«Le Québec, ce n'est pas un magasin»

Le président de la CSQ, Réjean Parent
Photo: Jacques Grenier - Le Devoir Le président de la CSQ, Réjean Parent

La Centrale des syndicats du Québec (CSQ) entend revendiquer des mesures budgétaires plus équitables en ce début d'année.

Alors qu'il dressait la liste des priorités pour 2011, le président du syndicat, Réjean Parent, a soutenu hier que le gouvernement avait un devoir de justice sociale à l'égard des citoyens. Cela doit se traduire notamment par une échelle d'imposition et des mesures fiscales équitables qui tiennent compte des revenus.

«Le rêve de la CSQ, c'est de retrouver un rapport avec l'État qui en soit un de citoyens, puisque dans le moment, on est dans un rapport de contribuables. On place la personne comme un consommateur de services gouvernementaux. Le Québec, ce n'est pas un magasin», a-t-il fait valoir.

Faisant également le bilan de l'année 2010, M. Parent s'est réjoui que la centrale syndicale ait réussi à faire reculer le gouvernement sur le ticket modérateur en santé. Il espère qu'il reviendra aussi sur sa décision en ce qui a trait à la franchise pour la santé.

La CSQ compte par ailleurs s'opposer cette année aux intrusions du privé dans le système public de santé. La centrale déplore que l'on tente de faire croire aux gens qu'il est normal de débourser pour obtenir des soins de santé alors qu'ils paient déjà des impôts.

«Cela n'a pas désengorgé les listes d'attente, cela a simplement fait en sorte qu'il y a désormais deux catégories de citoyens, ceux qui ont les moyens de payer et qui se font traiter rapidement et ceux qui n'ont pas les moyens», a illustré M. Parent.

Éducation et droits de scolarité

La centrale veut aussi poursuivre ses efforts pour faire de l'éducation une véritable priorité nationale. «2011 va être une année éducation», a affirmé le président qui déplore le peu d'efficacité et le peu de répercussions des plans mis de l'avant concernant la violence à l'école, la persévérance scolaire et le français.

De plus, la CSQ tentera de faire reculer Québec sur sa volonté de hausser les frais de scolarité des universités. «Il faut favoriser l'accessibilité au maximum. On dit qu'on va avoir de plus en plus besoin de main-d'oeuvre hautement qualifiée, donc ce n'est pas le temps de décourager les jeunes», a indiqué M. Parent.

Il a aussi exprimé sa déception face à l'attitude gouvernementale dans le dossier des écoles passerelles, qui permettent à des parents fortunés d'«acheter» pour leurs enfants un accès au réseau public anglophone. Il a rappelé qu'il y avait eu une forte mobilisation des membres de la CSQ craignant pour la survie du français.

Le président estime également que le gouvernement doit demeurer un employeur attrayant, en mesure d'attirer les compétences pour affronter le défi du renouvellement des effectifs dans le secteur public et celui du transfert des expertises.

La CSQ poursuivra par ailleurs le travail pour finaliser les ententes conclues en front commun et en fédérations, tout comme celle concernant les responsables de garde en milieu familial. M. Parent a précisé qu'il fallait compléter les textes et poursuivre certains travaux découlant des comités.

La centrale compte également travailler de concert avec les autres organisations syndicales au cours de l'année à venir. «Je crois que ces alliances ne pourront que grossir. Il y a une nécessité de regrouper les forces citoyennes», a conclu M. Parent.

La CSQ représente près de 180 000 membres.

À voir en vidéo