Bilan de la Marche mondiale des femmes - La FFQ talonnera Québec sur l'éducation sexuelle
Les groupes membres de la Marche mondiale des femmes du Québec surveilleront de près l'évolution du dossier du retour de l'éducation sexuelle en classe, une de leurs revendications, ont-ils assuré hier, alors qu'ils faisaient le bilan de leur semaine d'actions qui s'est terminée dimanche.
Le gouvernement du Québec a dit que la solution la plus prometteuse à ce sujet était de «rendre obligatoires des séances d'éducation à la sexualité au primaire et au secondaire», dans un document de réponse aux demandes des femmes publié vendredi dernier. Il n'y a plus de cours portant spécialement sur l'éducation sexuelle depuis 2001 dans les classes.«Ce qui est important, c'est de savoir quelles ressources seront allouées à ces séances et quel en sera le contenu. Va-t-on y parler de l'égalité homme-femme, de la violence?» questionne la présidente de la Fédération des femmes du Québec et porte-parole de la Marche, Alexa Conradi.
Bilan positif
Cette dernière dresse un bilan très positif de la Marche de 2010. L'occupation d'un bureau de la ministre de la Condition féminine, Christine St-Pierre, par des membres de la Marche et leur vidéo controversée sur une mère de deux militaires morts au combat ont notamment fait jaser ces dernières semaines. Les féministes disent «mission accomplie». «Notre but était d'ouvrir le débat sur plusieurs sujets qui nous touchent, et on a réussi», dit Mme Conradi, précisant que la controverse au sujet des mères de militaires n'était toutefois pas voulue.
La série de capsules vidéo portant sur les revendications des femmes ont été visionnées 75 000 fois — miniscandale aidant. La marche qui a conclu la semaine d'actions dimanche, à Rimouski, a attiré le double des personnes espérées, soit 10 000 marcheuses, selon les organisatrices. «Tout ça vient contredire ceux qui prétendent que nous ne représentons pas les femmes du Québec», ajoute Alexa Conradi.
Des actions plus musclées ont été choisies cette année, comme le blocage d'un pont entre Montréal et Laval, le barrage de rues et la peinture de fenêtres d'un bureau ministériel. «Aucun gouvernement n'a négocié avec le mouvement des femmes depuis longtemps, alors qu'ils ont négocié avec les agriculteurs ou les médecins. On a donc voulu dire qu'on en a marre», dit Mme Conradi.
La Marche mondiale en était à sa troisième édition internationale en 10 ans.