Marche mondiale des femmes - La FFQ se défend de ratisser trop large

Après une semaine agitée pour la Fédération des femmes du Québec, en raison d'une capsule vidéo controversée, la Marche mondiale des femmes s'est ouverte hier. Des militantes de toutes les régions de la province organiseront 300 activités jusqu'à dimanche pour attirer l'attention sur les grands problèmes qu'elles vivent.

Justement, ce week-end, des critiques ont reproché au mouvement féministe de ratisser trop large dans ses revendications et de ne pas représenter les femmes québécoises. La présidente de la Fédération et porte-parole de la Marche mondiale des femmes estime que c'est une bonne nouvelle si les femmes ont le temps aujourd'hui de s'intéresser à plus de sujets qu'aux seules questions d'égalité sur le plan légal. «Les femmes revendiquent le droit d'avoir des opinions sur comment va la société, dit Alexa Conradi, rencontrée à la conférence de presse qui lançait la Marche, hier. Mais en réalité, on ne s'est jamais occupées juste de nous et de nos petits besoins: on a toujours eu une vision très large des besoins de la société. Et tous les enjeux touchent les femmes», qu'ils soient environnementaux ou économiques.

Chacun des six jours de la Marche porte un thème pour couvrir ces enjeux. Hier, c'était l'autonomie économique des femmes. À ce chapitre, les membres de la Coordination du Québec de la Marche mondiale revendiquent une hausse du salaire minimum à 10,69 $ de l'heure, alors qu'il se situe présentement à 9,50 $. «Les femmes occupent entre 60 et 70 % des emplois payés au salaire minimum alors qu'elles ne représentent que 46 % des personnes en emploi», déplore Carole Henry, de l'organisme Au bas de l'échelle. Des actions liées à ce thème ont eu lieu partout au Québec: les fenêtres des bureaux du ministère de l'Emploi et de la Solidarité sociale à Québec ont été «décorées» d'un immense «La pauvreté c'est assez» peint en rouge, tandis que l'organisation Femmes du monde a tenu une soirée pour discuter de la lutte contre la pauvreté dans Côte-des-Neiges, à Montréal.

Les thèmes de la santé, de la violence envers les femmes, de la paix et des droits des autochtones seront abordés successivement jusqu'à dimanche, jour où aura lieu la grande marche nationale, à Rimouski. Les marcheuses souhaitent entre autres que le Canada signe la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones, que Québec abandonne la nouvelle taxe santé et ramène les cours d'éducation sexuelle au secondaire.

Les membres organisatrices de la Marche interrogées hier assurent que leurs revendications représentent les femmes québécoises. «Ce sont des comités de quartier et des assemblées générales d'un peu partout en province qui les ont adoptées. Les femmes sont à la base des décisions», explique Amélie Châteauneuf, porte-parole du Front commun des personnes assistées sociales du Québec.

La Marche mondiale des femmes fête ses dix ans cette année. Si elle s'est inspirée de la Marche du pain et des roses de 1995, au Québec, elle rallie aujourd'hui des groupes de femmes provenant de 150 pays.

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