Le Devoir, c'est moi - Le temps de s'assumer

Dans la région de la capitale fédérale, où habite Caroline Boudreau, lire Le Devoir a une signification particulière, croit-elle. «J’ai l’impression qu’on forme une communauté. Tu vois quelqu’un avec Le Devoir dans un café, ça veut dire que c’est un francophone ou un francophile.»
Photo: Jake Wright Dans la région de la capitale fédérale, où habite Caroline Boudreau, lire Le Devoir a une signification particulière, croit-elle. «J’ai l’impression qu’on forme une communauté. Tu vois quelqu’un avec Le Devoir dans un café, ça veut dire que c’est un francophone ou un francophile.»

Faire partie du Devoir, c'est y travailler, l'appuyer, le lire assidûment. De cette communauté, qui s'est construite depuis 100 ans, nous avons retenu quelques portraits. Chaque lundi, jusqu'en décembre, nous vous présenterons un lecteur, une lectrice, du Québec comme d'ailleurs, abonné récent ou fidèle d'entre les fidèles, et qui se laisse parfois accrocher par bien plus que l'actualité. Et cette fidélité pour le papier peut même naître de la télévision.

Ottawa — C'est un peu grâce à Réjean Tremblay que Caroline Boudreau lit Le Devoir. Attablée dans un café du marché By à Ottawa, la jeune trentenaire se remémore: le premier contact avec le journalisme et les journaux, c'était par Lance et compte, au milieu des années 1980. Et surtout par ce personnage de Linda Hébert, une journaliste qui accumulait les scoops comme d'autres les buts et les conquêtes.

Celle que Rock et Belles Oreilles allait surnommer «Linda Hébert, langue de vipère» a piqué la curiosité de la jeune Caroline. Assez pour qu'elle situe aujourd'hui l'embryon de son intérêt pour l'information — et Le Devoir — à ces quelques scènes où Hébert semait la pagaille dans le vestiaire du National de Québec, gracieuseté des scénarios de M. Tremblay.

Devant sa tasse de café, Caroline Boudreau assume cette inspiration lointaine avec le sourire. «Mon intérêt premier n'est pas le sport, loin de là, mais il y a quelque chose qui est resté de cette époque», dit-elle. Quelque chose qui est devenu au fil du temps un besoin de comprendre le monde et les événements qui font la trame de son histoire. Quelque chose qui l'a mené naturellement à lire les journaux. En papier, tous les matins sous ses grands yeux bleus. Et autant que possible avec le logo du Devoir à la une.

Depuis la première coupe Stanley du National, Caroline Boudreau a complété ses études primaires, secondaires, collégiales et universitaires (une maîtrise en sciences politiques sur la situation des réfugiés non-palestiniens au Liban). Elle s'est promenée dans plusieurs pays d'Asie, du Moyen-Orient ou d'Afrique. Un stage ici, un projet là, elle possède à 30 ans une bonne expérience de la planète et du travail des ONG.

Elle possède aussi une jolie expérience du Devoir, qu'elle lit depuis une quinzaine d'années. «J'avais 15 ou 16 ans, un peu d'argent et beaucoup d'intérêt pour l'actualité. J'ai commencé à acheter Le Monde diplomatique et Le Devoir, et j'ai rapidement aimé: l'écriture, le choix des sujets, le journal me parlait.»

Quasi-politique


Caroline Boudreau a longtemps eu l'habitude d'acheter son exemplaire du Devoir en kiosque. Ou de le lire au travail, dans les bureaux de l'ONG InterParès, qu'elle vient de quitter après cinq ans. Mais cette année, elle a franchi le pas et rejoint le club des abonnés. Un geste quasi politique, dit-elle.

«Je crois que c'est important que Le Devoir puisse dire qu'il a x abonnés, explique-t-elle. Ça donne un poids au journal, une plus grande portée à ses prises de position. C'est pour ça que je me suis abonnée.»

Et aussi, ajoute la jeune femme, pour répondre à une discussion récente avec des amis où chacun remarquait que ses parents avaient un abonnement à un journal, mais pas eux. «On lisait tous le journal, mais sans être abonnés. Je me suis dit qu'il était temps d'assumer nos choix, nos intérêts.»

Dans la région de la capitale fédérale — où elle habite —, lire Le Devoir a aussi une signification particulière, souligne-t-elle. «J'ai l'impression qu'on forme une communauté. Tu vois quelqu'un avec Le Devoir dans un café, ça veut dire que c'est un francophone ou un francophile. Et puis ça donne un indice sur le genre de personne qui est devant toi: quelqu'un qui aime qu'on s'adresse intelligemment à lui. C'est à mon sens ce que fait le journal: traiter ses lecteurs avec intelligence, lui offrir une information critique et équilibrée, lui permettre de réfléchir à certains enjeux qui pourraient autrement se perdre dans le bruit ambiant.»

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