L'arme à impulsion électrique restera dans l'arsenal de la police de Montréal

La Commission de la sécurité publique de Montréal s’est prononcée hier pour l’utilisation des pistolets de type Taser, mais ils seront soumis à un encadrement plus strict.
Photo: Agence Reuters Christinne Muschi La Commission de la sécurité publique de Montréal s’est prononcée hier pour l’utilisation des pistolets de type Taser, mais ils seront soumis à un encadrement plus strict.

L'arme à impulsion électrique (AIE) reste dans l'arsenal du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), mais elle sera soumise à un encadrement plus strict.

Dans un rapport dont s'est dissociée Vision Montréal, la Commission de la sécurité publique de Montréal s'est prononcée hier pour l'utilisation des pistolets de type Taser.

L'arme pourra servir uniquement dans les situations où il y a un risque de mort ou de blessure grave pour le policier ou la personne visée. Une seule décharge sera permise. Et avant de brandir leur Taser, les policiers devront envisager d'autres moyens d'intervention, entre autres le recours systématique à l'Urgence psychosociale (UPS) ou aux ambulanciers lorsqu'ils sont aux prises avec des individus agités, confus ou intoxiqués.

Critique


Le rapport de la Commission se montre critique à l'égard de l'arme à impulsion électrique. «Perçue comme une panacée lors de son lancement, l'usage de l'AIE devient de plus en plus critiqué, comme c'est le cas de plusieurs produits qui au fil des ans n'ont pas tenu les promesses de leurs fabricants», note le rapport.

Par contre, le Taser permet aux policiers d'éviter le recours à la force physique et d'intervenir rapidement, fait valoir le rapport.

Entre le 1er janvier 2008 et le 31 mars 2010, l'AIE a été utilisée par le SPVM à l'encontre de 32 citoyens. Dans 78 % des cas, la cible était une personne vulnérable, souffrant de problèmes de santé mentale ou de consommation de drogues. C'est ce qui fait dire à la Commission de la sécurité publique que l'usage du Taser révèle d'abord et avant tout un problème de santé publique.

Les deux seuls Québécois morts après avoir reçu de multiples décharges, Claudio Castagnetta (Québec, 2007) et Quilem Registre (Montréal, 2007), auraient dû être traités comme des cas d'urgences médicales en raison de leur état psychologique, rappelle la Commission de la sécurité publique.

Le vice-président de la Commission de la sécurité publique, le conseiller de Vision Montréal Réal Ménard, aurait préféré un moratoire sur l'AIE, le temps de réaliser des études indépendantes sur ses effets.

Selon Vision Montréal, le «vrai débat» consiste à déterminer le rôle des AIE dans les 326 décès répertoriés en Amérique du Nord, dont 27 au Canada et deux au Québec.

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