Procès Villanueva - Six jours à taper sur le même clou
L'enquête du coroner sur la mort de Fredy Villanueva a encore tourné hier en un procès indirect de son frère aîné, Dany, longuement questionné sur son appartenance à un gang de rue.
Son avocat, Günar Dubé, a d'ailleurs déploré l'acharnement de l'avocat de la Ville et de la police de Montréal, Pierre-Yves Boisvert, à ce chapitre. «Ça fait six jours que Me Boisvert contre-interroge mon client. Je vous ferai remarquer qu'il n'y a pas eu une question relativement aux incidents», a dit Me Dubé.«On est constamment sur l'aspect gang de rue, a-t-il ajouté. Ça dépasse le débat des causes et des circonstances [de la mort de Fredy Villanueva].»
Me Boisvert a par ailleurs suscité l'ire de la famille Villanueva en ironisant sur le sort qui attend Dany. La Commission de l'immigration et du statut de réfugié (CISR) a ordonné l'expulsion de Villanueva vers son pays d'origine, le Honduras, en raison de sa grande criminalité. «C'est certainement un beau pays, mais il n'a peut-être pas envie d'y aller», a lancé Me Boisvert.
Il y a quelques semaines, Me Boisvert a aussi assimilé la question du profilage racial, sous-jacente à l'enquête, à un débat sur «la couleur des murs» ou «le sens des rues».
Enfin, Dany Villanueva a formulé une recommandation au coroner ad hoc, André Perreault, pour éviter à l'avenir la répétition des événements tragiques qui ont mené à la mort de son frère aux mains du policier Jean-Loup Lapointe.
À son avis, les policiers doivent «prendre le temps de parler avec le monde» avant d'intervenir. Villanueva a reproché au policier Lapointe, qui avait la réputation d'un «pas bon» dans son entourage, d'avoir dégainé son arme à mauvais escient pour abattre son frère et blesser deux autres jeunes.
«Avant même qu'il descende de l'auto, il m'a pointé et il m'a dit: "Toi, viens ici. Je t'ai vu jouer aux dés." [...] À la distance qu'il était, c'est impossible. Je ne comprenais pas qu'il voulait mon nom à moi et pas celui des autres», a-t-il dit.