Montréal, siège d'une nouvelle coalition verte internationale

Un des visages des changements climatiques: un réservoir asséché près de Guadalajara, en Espagne.
Photo: Agence France-Presse (photo) Un des visages des changements climatiques: un réservoir asséché près de Guadalajara, en Espagne.

À six mois de la Conférence internationale de Copenhague, au Danemark, sur les changements climatiques, la mobilisation s'accentue pour inciter la communauté internationale à définir les bases de l'après-protocole de Kyoto. Une mobilisation qui, depuis hier, passe forcément par Montréal, siège d'une toute nouvelle coalition verte internationale, qui souhaite influer sur l'écriture d'un «traité ambitieux».

L'avenir du nouveau traité international qui va unir les pays autour de la lutte contre les dérèglements du climat passe désormais par Montréal. C'est du moins ce que souhaite le secrétariat de la Campagne internationale action climat (CIAC), un tout nouvel organisme international, qui vient d'élire domicile dans la métropole. Avec un objectif clair: convaincre et influencer le reste de la planète pour qu'il établisse de nouvelles bases «ambitieuses, exigeantes et équitables» pour lutter contre les changements climatiques.

Ce bureau de militance verte internationale, dont l'ouverture à Montréal a été en partie orchestrée par Équiterre et Montréal International, réunit sous le même toit plus d'une vingtaine d'organisations non gouvernementales (ONG) versées dans la défense des droits de la personne et le respect de l'environnement. Il dispose pour 2009 d'un budget de 10 millions de dollars.

La mission de ce secrétariat est de «favoriser la mise sur pied de campagnes d'éducation et de mobilisation» en prévision du sommet de Copenhague au Danemark, une rencontre internationale qui doit se tenir en décembre prochain pour jeter les bases de l'après-protocole de Kyoto, a précisé le porte-parole d'Équiterre, Steven Guilbeault, lors d'une conférence de presse qui s'est tenue hier matin à Montréal. La ministre de l'Environnement, Line Beauchamp, qui patronne le projet, était présente.

«Je suis convaincu de l'importance de la mobilisation des citoyens dans les États clefs, états influenceurs du vote qui va être pris» lors de ce sommet, a indiqué la ministre.

Le secrétariat de la CIAC a d'ailleurs cité plusieurs de ces États où son lobbying doit se préciser dans les prochains mois. La France, l'Allemagne, la Pologne, mais aussi le Japon, l'Inde et le Brésil ont été nommés comme «États importants». L'organisme international souhaite amener ces États à voter favorablement pour l'adoption d'un nouveau traité de lutte contre les changements climatiques. Et ce, en soutenant des projets de diffusion «des faits scientifiques connus qui documentent la réalité des changements climatiques», a précisé Mme Beauchamp.

Le groupe de pression écologiste souhaite également appuyer des ONG engagées dans ce combat environnemental et qui voudraient intervenir lors du sommet des pays du G8 qui va se tenir dans deux semaines à L'Aquila en Italie. La rencontre du G20 à Pittsburgh, aux États-Unis, en septembre prochain est également au menu tout comme la Journée d'action autour du climat qui va se tenir le 24 octobre prochain à l'invitation d'un groupe de jeunes baptisé 350.

Outre Équiterre, le Conseil mondial des Églises, l'Union of Concerned Scientists, Greenpeace, le Pew Environnement, le Global Humanitarian Forum, Oxfam et la WWF, sont également membres de ce bureau international. Le secrétariat de la CIAC, qui pour le moment n'a que quatre employés, est principalement financé par le Department for International Development (DFID) — l'Agence canadienne de développement international (ACDI) des Britanniques — ainsi que par la Fondation Oak, d'origine suisse, qui ont déposé plusieurs millions de dollars dans les coffres du groupe.

La Fondation Prince Albert II de Monaco a pour sa part versé 300 000 $, tout comme le gouvernement du Québec qui soutient la création de l'organisme depuis 2007. À ce jour, Ottawa n'a pas fait de contribution, a souligné M. Guilbeault. «Je pense que le gouvernement du Québec, une fois de plus, donne l'exemple et montre un peu le chemin qu'on devrait suivre», a souligné Mme Beauchamp sans chercher toutefois à jeter de l'huile sur le feu.

Actuellement installé dans un immeuble du centre-ville de Montréal, le secrétariat international aspire toutefois à déménager l'an prochain ses pénates dans la future Maison du développement durable dont la construction est prévue rue Sainte-Catherine de Montréal, tout près de la Place des Arts. L'ensemble de sa démarche s'inscrit dans une campagne intitulée «tck tck tck» (signifiant tic tic tic) et qui, sur le thème de l'horloge, veut souligner l'urgence d'agir.

À voir en vidéo