Froid sibérien - Le réseau d'Hydro poussé à son extrême limite

Le froid sibérien qui s'est abattu sur le Québec fait tourner à plein régime les compteurs d'électricité d'Hydro-Québec. La société d'État a pratiquement égalé hier matin sa marque historique de consommation d'électricité de 36 268 mégawatts (MW), enregistrée le 15 janvier 2004, et prévoyait hier la dépasser ce matin.

«Le réseau est présentement poussé à la limite, a indiqué le président-directeur général d'Hydro-Québec, Thierry Vandal. On peut passer à travers avec l'aide de la population.» La consommation d'électricité durant l'heure de pointe de la matinée d'hier a été évaluée à 36 250 MW.

La société d'État a d'ailleurs relancé, pour une période de deux heures hier avant-midi, les activités de sa centrale thermique au diesel de Bécancour. «Ce sont ni plus ni moins des moteurs d'avion qui peuvent être partis à l'intérieur de 10 minutes», a expliqué la porte-parole d'Hydro-Québec, Marie-Élaine Deveault.

Hydro-Québec avait aussi mis en route la centrale thermique de Sorel-Tracy au début du mois. Les centrales thermiques de La Citière et de Cadillac, respectivement situées en Montérégie et en Abitibi, pourraient par ailleurs exceptionnellement être en service ce matin.

Hydro importe actuellement environ 1400 MW d'électricité de ses voisins, notamment de l'État de New York, de l'Ontario et de la Nouvelle-Angleterre, ainsi que de l'aluminerie Rio Tinto Alcan.

Les besoins du Québec en électricité continueront d'augmenter et pourraient atteindre 38 000 MW ce matin, où la demande de consommation la plus forte est anticipée. Hydro-Québec a réitéré sa demande à la population de réduire au maximum sa consommation d'électricité. Une demande semblable se serait traduite par une économie de 300 MW hier matin. «Le public a aidé», a affirmé Thierry Vandal.

Hydro-Québec a aussi demandé à plusieurs entreprises d'honorer des contrats où des clauses prévoyant une interruption de service lors d'une période de pointe sont incluses et a ainsi économisé environ 1300 MW. «Ils nous autorisent finalement à prendre la capacité qui leur est normalement réservée», a indiqué Mme Deveault.

Les mesures les plus efficaces à appliquer durant ces périodes sont de réduire le chauffage de deux degrés dans l'ensemble des pièces, de réduire l'éclairage à l'essentiel et de limiter l'usage de l'eau chaude au maximum, selon la société d'État.

Le chauffage et l'éclairage des quelque 500 bâtiments d'Hydro-Québec, situés au quatre coins du Québec, sont d'ailleurs réduits au maximum durant la nuit, assure la porte-parole d'Hydro Québec. «De ces gestes-là, on espère être capables de récupérer pour l'ensemble des pointes à peu près 5,5 MW», a conclu Marie-Élaine Deveault.

Une kyrielle de mesures d'économie d'énergie a aussi été mise en place à l'Université de Montréal, incluant l'interruption de l'éclairage de sa grande tour emblématique. Les gestes posés par l'Université représentent une réduction de 10 % de la puissance normalement utilisée sur le campus, soit 2 100 kilowatts (KW).

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