La STM déjoue des fraudeurs
Avec la carte à puce, la Société de transport de Montréal (STM) prévoit réduire de moitié les pertes causées par les fraudes, mais le nouveau système de perception ouvre justement la porte à ce type d'escroquerie. La STM vient d'ailleurs d'être victime de fraudeurs qui se seraient procuré des titres de transport à l'aide de cartes de crédit clonées.
Maintenant qu'il est possible de se procurer des billets aux distributrices automatiques, plus besoin d'avoir de l'argent comptant sur soi, le paiement par carte de crédit et par carte de débit étant désormais accepté.Il y a quelques jours, une fraude a été signalée par une institution bancaire dans le réseau de la STM, a-t-on appris hier. Des fraudeurs auraient acheté des cartes magnétiques contenant six titres de transport dans une distributrice automatique en utilisant des cartes de crédits clonées.
Le nouveau système de perception a donc été mis à l'épreuve. La STM a pu déterminer sans peine quelles cartes magnétiques avaient été achetées illégalement et celles-ci ont été invalidées aussitôt.
On présume que les fraudeurs ont tenté de revendre ces titres de transport, mais ceux-ci ne seront d'aucune utilité pour les personnes qui tenteraient de s'en servir dans les autobus ou dans le réseau du métro. Dans un avis publié hier, la STM a voulu aviser la clientèle de ne pas se procurer de cartes ailleurs qu'aux guichets du métro, aux distributrices ou auprès de vendeurs autorisés.
La porte-parole de la STM, Odile Paradis, a précisé que cette fraude ne touchait pas la carte à puce. Le Service de police de la Ville de Montréal a ouvert une enquête et peu de détails ont été révélés sur les événements qui seraient survenus il y a quelques jours.
Pour la STM, il s'agit d'un premier test qui lui a permis de vérifier la performance et l'étanchéité de son nouveau système, en plus de lancer la mise en place de procédures en cas de fraude. «Ce ne sont pas nos systèmes qui sont en faute, ce sont les cartes de crédit clonées, a indiqué Mme Paradis. Mais on sait qu'on n'est pas à l'abri des fraudes bancaires. Par contre, les banques vont se protéger de plus en plus elles aussi avec l'arrivée de leurs propres cartes à puce.»
Lancés en avril dernier, le nouveau système de perception et la carte à puce sont implantés progressivement sur le territoire de la STM.