Bris à l'ancienne mine Opemiska - Une coalition veut un débat sur les mines orphelines

La coalition «Pour que le Québec ait meilleure mine» voit dans le bris d'une digue à résidus minier à Chapais, il y a 15 jours, la preuve que les contribuables québécois continuent de faire les frais des sites miniers orphelins et qu'il est temps que Québec lance un débat public sur la manière de protéger autant le trésor public que l'environnement de ces mines mal gérées ou orphelines.

La coalition, qui regroupe notamment l'Action boréale Abitibi-Témiscamingue (ABAT), le Réseau québécois des groupes écologistes, la Société pour la nature et les parcs (SNAP) et Nature Québec, estime que Québec n'a pas à prévoir un «passif environnemental» de 203 millions dans ses états financiers pour restaurer différents sites miniers au cours des dix prochaines années.

«Est-il bien légitime que les contribuables québécois assument un tel fardeau alors que l'industrie enregistre des profits record depuis quelques années?», se demande Ugo Lapointe, porte-parole de la coalition, qui dénonce cette «mutualisation des coûts et cette individualisation des profits».

Le bris de la mine Opemiska, qui aurait mis en danger la vie de trois personnes selon la coalition, démontre la nécessité d'un «vaste débat public sur les enjeux sociaux et environnementaux» de l'activité minière qu'on évalue seulement à la lumière des profits des entreprises. À plus court terme, estime la coalition, le bris de la digue de Chapais, qui a rejeté dans un cours d'eau des concentrations effarantes de matières en suspension, soulève «trois types de questions toujours sans réponse. Quelles sont les causes de ce bris? Comment éviter un tel événement à l'avenir? Qui paiera la facture des dommages?»

Christian Simard, de Nature Québec, se demande si Québec a les moyens d'assurer un véritable suivi écologique concernant les 140 sites miniers abandonnés et d'assurer avec sa direction régionale d'Abitibi-Témiscamingue l'inspection d'une quinzaine de mines actives avec quatre ou cinq personnes.

Henri Jacob, de l'ABAT, se demande de son côté si Québec a la volonté de protéger la population en s'assurant de la conformité de ces sites à long terme. La coalition s'interroge notamment sur le fait que Québec n'exige que 70 % en garantie des sommes nécessaires à la restauration des mines fermées et qu'il laisse démarrer des mines alors que ces sommes ne sont pas sur la table, ce qui faciliterait la tâche aux sociétés qui veulent refiler la facture aux contribuables.

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