Les villes s'attaquent aux fluocompactes

Afin de contrer la prolifération des ampoules fluocompactes dans les dépotoirs, ces ampoules moins énergivores, certes, mais qui contiennent quelques milligrammes de mercure, la Fédération québécoise des municipalités (FMQ) a décidé de prendre les grands moyens. Comment? En mettant en place partout au Québec le premier réseau national de récupération de ces sources d'éclairage de plus en plus populaires, et ce, en passant, pour le moment du moins, par les petites municipalités qu'elle représente.

«Il y a urgence», a indiqué hier au Devoir Bernard Généreux, président de la FMQ, un regroupement de 924 municipalités régionales où vit environ 40 % de la population du Québec. «Ce type d'ampoules va se multiplier au Québec au cours des prochaines années et nous devons par tous les moyens nous assurer qu'après leur vie utile, elles n'entrent pas dans les filières de traitement des ordures ménagères.»

Baptisé RecycFluo, ce programme de récupération vise donc à intercepter ces ampoules, qui contiennent près de cinq milligrammes de mercure, un métal liquide neurotoxique, avant qu'elles ne soient jetées à la poubelle, comme c'est souvent le cas. Cette interception doit se faire au moyen de boîtes spéciales distribuées sur demande dans l'ensemble des municipalités membres de la FMQ, a annoncé cet organisme hier.

«Pour que cela fonctionne, il faut que ces boîtes soient faciles d'accès dans des commerces, des espaces publics, des bâtiments municipaux. C'est la clef du succès d'une telle initiative», a ajouté M. Généreux.

Depuis deux ans, les ventes d'ampoules fluocompactes ont explosé au Canada, poussées par les préoccupations environnementales croissantes chez les consommateurs. Même si la pertinence de ces ampoules, dans le contexte énergétique québécois, est remise en question, les ménages en ont acheté près de 13 millions en 2006, contre 4,3 millions un an plus tôt.

L'initiative de la FMQ prend d'ailleurs de vitesse le gouvernement du Québec, qui souhaite adopter un règlement destiné à forcer les fabricants d'ampoules fluocompactes à disposer de leurs produits après leur vie utile. Ce «programme de responsabilité élargie des producteurs» devrait être dévoilé dans le courant de l'année.

Par ailleurs, en avril 2007, Ottawa avait annoncé la disparition des ampoules énergivores d'ici 2012. Cette mesure devrait accentuer la percée des ampoules fluocompactes, considérées comme des déchets dangereux après usage, dans les résidences et les entreprises du Québec. En effet, alors qu'elles épargnent l'environnement en réduisant la pression sur les centrales électriques, ces ampoules le menacent tout de même avec le mercure qu'elles contiennent.

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