Montréalais menacé de décapitation - Ottawa demandera la clémence à l'Arabie saoudite
Ottawa — Le gouvernement fédéral a confirmé hier qu'il demandera la clémence pour le Montréalais Mohamed Kohail, condamné à être décapité en Arabie saoudite. L'opposition craint toutefois que ces efforts soient compliqués par les récents commentaires des conservateurs au sujet de la peine de mort.
Ces derniers ont indiqué l'automne dernier qu'ils n'avaient plus l'intention d'intercéder systématiquement en faveur de Canadiens condamnés à la peine capitale à l'étranger. En dépit des pressions des trois partis d'opposition, ils ont décidé de ne pas plaider en faveur de Ronald Allen Smith, un Albertain détenu dans les couloirs de la mort du Montana depuis près de 20 ans.D'après le ministre des Affaires étrangères, Maxime Bernier, et celui de la Justice, Rob Nicholson, le Canada décidera désormais «au cas par cas» et respectera les condamnations prononcées «au terme d'un procès équitable» dans un État de droit. Il a été impossible de savoir quels pays, à part les États-Unis, étaient visés par ces critères.
Or, comme le soulignent les libéraux, la décision d'Ottawa d'assister M. Kohail prouve sans l'ombre d'un doute que l'Arabie saoudite n'en fait pas partie.
«Demander la clémence dans ce cas-ci équivaut à faire comprendre clairement à l'Arabie saoudite qu'elle a un système de justice avec lequel nous ne sommes pas d'accord», a souligné le député Dan McTeague, souvent intervenu pour des Canadiens emprisonnés à l'étranger.
M. McTeague craint que cette affaire suscite la colère du royaume et réduise considérablement les chances du jeune Québécois d'origine palestinienne de voir sa condamnation renversée en appel ou d'être gracié.
«Quels que soient les efforts du premier ministre, tant qu'il ne clarifiera pas sa position et qu'il ne renoncera pas à cette politique insensée, perverse et rétrograde, la vie de M. Kohail sera vraiment en péril», a-t-il insisté.