Le nouveau supérieur des jésuites met l'accent sur les exclus de la mondialisation
Rome — Le nouveau supérieur général des jésuites, Adolfo Nicolas, a estimé que son ordre devait être «au service des exclus de la mondialisation», dans une homélie prononcée durant une messe célébrée hier à Rome, au lendemain de son élection.
«Les nations qui ont besoin de l'annonce du salut ne sont pas seulement les nations géographiques, mais les nations humaines», «les communautés telles que les pauvres, les marginaux, les exclus, les manipulés, dont le nombre augmente avec la mondialisation», a-t-il dit.Adolfo Nicolas, un Espagnol de 71 ans, a été élu samedi à la tête de la compagnie de Jésus par la 35e congrégation générale de l'ordre missionnaire fondé au XVIe siècle par son compatriote Ignace de Loyola.
Les 217 délégués de la congrégation générale représentant les 19 000 jésuites du monde entier entouraient leur nouveau chef durant cette messe célébrée dans «l'église du Jésus», chef-d'oeuvre de l'art baroque au coeur de Rome.
Adolfo Nicolas a rappelé que la congrégation, réunie depuis le 7 janvier à Rome, allait poursuivre ses travaux encore plusieurs semaines pour déterminer «où nous devons porter notre attention, comment doit être notre service, où diriger notre énergie».
Le père Adolfo Nicolas succède au Néerlandais Peter-Hans Kolvenbach, qui a démissionné à l'approche de ses 80 ans.
Selon la règle des jésuites, le supérieur général est élu à vie, comme le pape, mais le père Kolvenbach a estimé que le compagnie avait besoin d'une «nouvelle vision» pour affronter la crise d'identité qu'elle traverse. Plusieurs de ses théologiens ont été récemment rappelés à l'ordre par le Vatican. Le pape Benoît XVI a souhaité que les jésuites se donnent «une orientation claire» fondée sur une «adhésion totale à la doctrine catholique».