Printemps catastrophique pour plusieurs acériculteurs
Montmagny — Environ 900 acériculteurs du Bas-Saint-Laurent et de la Côte-du-Sud vivent des moments très difficiles.
En raison des conditions climatiques du dernier printemps, ces producteurs de sirop d'érable disent avoir enregistré une baisse de leur production de 50 % à 70 % et essuyé des pertes financières de plus de 40 %.Plusieurs risquent la faillite si les gouvernements n'interviennent pas, ont-ils fait savoir lors d'une réunion tout récemment. Les acériculteurs demandent donc une aide sous forme de prêt sans intérêt des gouvernements.
«Je n'ai jamais vu ça depuis 23 ans que je fais du sirop», a dit le président du Syndicat des producteurs acéricoles de la Côte-du-Sud, Claude Patry, qui possède une érablière de 19 000 entailles à Saint-Athanase.
À l'érablière Yvan Chabot de Saint-Fabien-de-Panet, au sud de Montmagny, M. Chabot et sa conjointe Marie Brousseau, qui représentent la troisième génération de propriétaires de cette érablière de 40 000 entailles, voient leur entreprise en péril à cause de pertes estimées à 120 000 $.
Les acériculteurs situés à quelques kilomètres du littoral n'ont pas essuyé les mêmes baisses de production que leurs collègues situés plus au sud. Cette situation catastrophique a été observée chez 10 % des 7 300 acériculteurs du Québec.
«On a vécu un temps trop froid au printemps qui a été suivi par une période très chaude. Habituellement, on fait au moins 25 coulées, alors qu'on n'en a même pas fait 15 ce printemps», a dit M. Chabot.
Ces entreprises acéricoles n'ont pas les liquidités nécessaires pour faire face à leurs obligations à court terme. Si aucune intervention des deux ordres de gouvernement ne se fait bientôt, plusieurs devront vendre, a dit M. Patry.
Contrairement à plusieurs autres secteurs de production agricole, les acériculteurs n'ont pas accès à un programme d'assurance récolte qui leur permettrait de composer avec les aléas climatiques, a déploré le président de la Fédération des producteurs acéricoles du Québec, Pierre Lemieux. Il a ajouté que le Programme de stabilisation du revenu agricole (PCSRA) ne répond pas à leur besoin immédiat de soutien financier.
Jusqu'à maintenant, les acériculteurs disent ne pas avoir eu l'écoute attentive espérée de la part du ministre de l'Agriculture Laurent Lessard. Ils souhaitent rencontrer le député régional de Kamouraska-Témiscouata, le ministre Claude Béchard, afin qu'il fasse pression sur son collègue.