Le divorce est consommé. Un règlement est intervenu entre la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), sa Fédération des syndicats de l'enseignement (FSE) et la Fédération autonome de l'enseignement (FAE) pour le litige les opposant depuis le référendum sur la désaffiliation de neuf syndicats.

Cette entente met fin à une longue lutte intersyndicale entamée dans la foulée des négociations du dernier contrat de travail avec l'État québécois. Les groupes dissidents, mécontents des négociations menées par leur centrale il y a deux ans, avait organisé et remporté des référendums de désaffiliation.

Au moment du vote, la FSE, rattachée à la CSQ, comptait 44 syndicats, totalisant quelque 80 000 membres. La FAE lui en a arraché environ 20 000.

«Nous sommes satisfaits du règlement, dit Réjean Parent, président de la CSQ. Nous avons fixé des balises pour arriver à un règlement. L'entente répond à toutes nos attentes.»

La Centrale a obtenu paiement des cotisations perçues pendant les premiers temps du litige. Au total, en incluant intérêt et capital mais aussi d'autres frais, le montant à verser par la FAE dépasse les 2,5 millions de dollars.

La CSQ demandait depuis un an aux tribunaux d'annuler six référendums en évoquant des vices de procédure. Ces requêtes sont annulées par l'entente intervenue hier matin.

«Nous continuons de penser que le morcellement des forces syndicales n'est pas une bonne chose, dit encore Réjean Parent. Mais il fallait se tourner vers l'avenir et donc cesser les procédures juridiques infructueuses.»

Le président dit tirer des leçons de cette longue chicane et de la rupture consommée. «Il faudra revoir l'approche clientéliste de notre organisation pour revenir à du travail sur le fond et les principes. Un syndicat, ce n'est pas une compagnie d'assurances. C'est un mouvement "politique", entre guillemets, qui défend des droits fondamentaux.»