Rue Monk: les policiers auront les bars-terrasses à l'oeil
Les policiers du sud-ouest vont suivre «au jour le jour» les cinq bars et un restaurant du boulevard Monk qui ont obtenu la permission d'ouvrir des terrasses cet été. Ils n'hésiteront pas à dénoncer à la Régie des alcools, des courses et des jeux du Québec (RACJQ) les tenanciers qui seraient incapables de discipliner leur clientèle.
Le commandant du poste 15, Pierre Savard, prend très au sérieux les inquiétudes des citoyens de Ville-Émard. Environ 500 d'entre eux ont signé une pétition, déposée hier soir au conseil municipal, pour signifier leur opposition au projet. Ils craignent que la quiétude et la sécurité du quartier ne soient compromises par ces terrasses, dont l'ouverture est prévue dans les prochains jours.Le commandant Savard a également exprimé «des réserves» lorsque les élus de Vision Montréal, majoritaires au conseil d'arrondissement, ont lancé ce projet-pilote, en avril dernier, en y consacrant des fonds publics de 110 000 $. M. Savard craint que le bruit ne vienne troubler la qualité de vie des citoyens, surtout qu'ils vivent très près de ces bars.
Le chef local de la police s'est voulu rassurant sur un point. «Il n'y a pas plus ou moins de problèmes sur le boulevard Monk qu'ailleurs sur le territoire de Montréal», dit-il. «Il faut être réaliste. Les problèmes des stupéfiants se retrouvent dans beaucoup d'établissements», ajoute-t-il.
M. Savard a rencontré les tenanciers un à un dans les dernières semaines. Il les a informés que les policiers n'hésiteront pas à sévir si le bruit ou les incivilités (pneus crevés, bouteilles cassées, bagarres, etc.) deviennent intolérables pour la population. Les plaintes des citoyens seront désormais comptabilisées. «Chaque bar aura un dossier», précise M. Savard.
Un avertissement
Les commerçants qui n'arrivent pas à contrôler le comportement de leurs clients sur les terrasses recevront d'abord un avertissement, et ensuite un constat d'infraction. «On n'attendra pas à la fin de l'année pour intervenir. On va prendre les mesures de redressement qui s'imposent», affirme M. Savard. S'il s'avère qu'un bar est incapable de s'amender, le commandant Savard n'hésitera pas à saisir la RACJQ du dossier pour obtenir la révocation du permis de vente d'alcool. «On aimerait que les tenanciers prennent la responsabilité de contrôler leurs clients», souhaite-t-il.
Le commandant du poste 15 est encouragé par l'attitude des commerçants jusqu'à maintenant. «À la lumière de mes échanges avec les tenanciers de bars, ils sont prêts à collaborer. C'est dans leur intérêt que ça fonctionne bien.»