Un policier tué au cours d'une opération antidrogue à Brossard

Pour la deuxième fois en un peu plus d'un an, les policiers de Laval sont en deuil d'un camarade tué en fonction. Hier, le sergent-détective Daniel Tessier, 42 ans et père de deux jeunes filles, a été abattu lors d'une opération antidrogue menée à Brossard. Son collègue Stéphane Forbes a été blessé, mais il s'en tirera.

Il était un peu plus de cinq heures lorsque le Service de police de la Ville de Laval (SPVL) a déclenché une action menée par une trentaine d'hommes pour démanteler un réseau de revendeurs de drogue. Le SPVL travaillait sur cette enquête depuis le mois de juin. Huit perquisitions ont eu lieu simultanément, six à Laval et deux à Brossard.

Celle menée par MM. Tessier et Forbes s'est terminée brutalement. Au moment de pénétrer dans un domicile cossu de la rue Rimouski, à Brossard, où ils devaient procéder à l'arrestation de deux personnes, ils ont été accueillis par une salve de coups de feu (les circonstances exactes du crime restent à déterminer).

M. Tessier a été atteint à la tête. Plus «chanceux», son coéquipier a reçu une balle dans le bras. Le décès du policier a été constaté à l'hôpital Charles-Lemoyne. Les deux occupants de la maison — un homme et une femme — ont été arrêtés (au total, huit personnes l'ont été). La femme a dû être transportée à l'hôpital pour soigner des blessures par balles.

Puisqu'un policier a été tué, le ministre de la Sécurité publique a immédiatement déclenché une enquête ministérielle confiée à la Sûreté du Québec.

Retour à l'escouade

Comptant 17 années de service, Daniel Tessier venait tout juste de réintégrer l'escouade des moeurs et drogues, où il avait déjà travaillé. Ému, le directeur du SPVL, Jean-Pierre Gariépy, a parlé en conférence de presse d'un policier qui avait travaillé très fort pour faire ce métier, ayant mené auparavant des études en génie civil.

Le chef Gariépy a rappelé que c'était la deuxième fois en 15 mois que ses effectifs étaient ainsi atteints, une situation «extrêmement pénible». «Nous avons eu il n'y a pas longtemps Valérie Gignac qui tombait sous les balles dans des circonstances aussi pénibles que ce matin. La plaie n'était pas du tout guérie. Et nous voilà retombés dans cette pénible situation» a-t-il dit.

Selon le directeur, le métier de policier comporte des risques qui ne pourront jamais être totalement enrayés. «On fait un métier dangereux qui comporte des risques. On a beau donner de la formation, des équipements, les outils nécessaires, il reste une zone grise extrêmement dangereuse. Les événements de ce matin se situent dans cette zone grise.»

Le 14 décembre 2005, la policière Valérie Gignac, âgée de 25 ans, avait été sauvagement abattue lors d'une opération de routine à Laval. Un homme avait alors tiré avec une arme de chasse de fort calibre à travers la porte close de son appartement, atteignant au bas du ventre la policière. Elle venait de lui demander d'ouvrir sa porte pour pouvoir vérifier s'il allait bien. La mort de Mme Gignac avait causé un vif émoi dans toute la profession.

Daniel Tessier laisse dans le deuil sa conjointe Dominique Lapointe, policière à Repentigny, et deux filles de 10 et 12 ans.

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