Enlèvement de deux enfants - Gettliffe condamnée à 16 mois de prison
Vancouver — La Française Nathalie Gettliffe, qui a reconnu avoir enlevé ses deux enfants au Canada pour les ramener en France afin de les soustraire à «une secte», écope d'une sentence de 16 mois de prison — moins les 10 mois qu'elle a déjà purgés en détention préventive — puisque son geste est l'équivalent, selon la juge, d'un abus psychologique.
La juge Marvyn Koenigsberg, de la Cour suprême de Colombie-Britannique, lui a également imposé une période de probation de trois ans.Cette décision met fin, du moins pour l'instant, à une cause qui a fait de Gettliffe une célébrité en France. Une poursuite au civil doit toutefois encore être entendue, et la garde légale des enfants demeure incertaine.
Dans son jugement, la juge Koenigsberg explique qu'un des pires gestes commis par Gettliffe aura été de retourner les enfants contre leur père.
«Les sévices psychologiques peuvent causer autant de tort que l'agression physique ou sexuelle», a-t-elle dit.
Gettliffe avait enlevé Maximilien, âgé de 12 ans, et sa soeur Joséphine, âgée de 11 ans, et les avait emmenés avec elle en France, où ils ont vécu durant cinq ans. Son ex-mari, Scott Grant, en avait la garde légale en Colombie-Britannique.
Gettliffe avait été appréhendée en avril alors qu'elle était revenue à Vancouver pour défendre sa thèse à l'Université de Colombie-Britannique.
En juin, M. Grant s'est rendu en France rencontrer les autorités et son ancienne belle-mère, qui a refusé de lui dire où se trouvaient les enfants. Ils ont finalement été retrouvés dans les Alpes françaises, chez des membres de la famille. Ces individus ont été arrêtés et les enfants rendus à leur père en juillet.
Appelé à faire une déclaration à titre de victime, le père a déclaré au tribunal que Gettliffe avait empoisonné l'esprit de ses enfants contre lui, en leur disant notamment qu'il était membre d'une secte.
La juge Koenigsberg a expliqué que M. Grant et sa famille ont été victimes dans cette affaire, puisqu'ils ont été privés des enfants pendant une longue période.
Nathalie Gettliffe s'était excusée, vendredi dernier, devant la Cour auprès de ses enfants et de leur père. La juge Koenigsberg a dit hier espérer que ces excuses étaient sincères.