Une force de frappe prend forme contre l'obésité

Aux grands maux, les grands moyens. Les secteurs de la santé, du sport, de la recherche scientifique, de l'éducation et de la politique municipale ont décidé de se donner la main pour lutter ensemble contre l'épidémie d'obésité qui, comme ailleurs dans le monde, frappe le Québec. Unis au sein d'une coalition qui vient tout juste de voir le jour, plusieurs représentants de ces milieux sociaux espèrent dans les prochains mois devenir une force de frappe assez persuasive pour inciter le gouvernement à éradiquer les environnements propices à l'embonpoint.

Pour la Coalition québécoise sur la problématique du poids (CQPP), le Québec n'a plus le temps d'attendre pour lutter contre les problèmes de la surcharge pondérale. C'est qu'avec 57 % de sa population touchée par une surcharge pondérale, la province pourrait dans quelques années ressembler aux États-Unis, où cette proportion atteint actuellement 65 % des Américains, selon l'OCDE. Pis, un quart des jeunes canadiens doivent aujourd'hui composer avec un tour de taille anormalement démesuré. Un problème qui touche 27 % des jeunes étasuniens.

L'urgence est là. Et «il faut admettre que les initiatives traditionnelles en matière de gestion du poids, basées sur une approche individuelle (régime, activité physique), constituent un échec», indique la coalition dans une lettre adressée cette semaine aux médias. Devant ce constat, le groupe, financé par le Conseil québécois sur le poids et la santé, recommande donc l'adoption de politiques publiques qui viseraient à modifier les environnements facilitant la propagation «de la maladie», peut-on lire. Cela doit viser autant l'urbanisme, les transports en commun et la distribution des aliments que le marketing alimentaire. Pour ne citer qu'eux.

«La lutte contre le tabagisme nous a appris que les comportements ne changent pas uniquement par des gestes individuels, a expliqué au Devoir Martine Painchaud, présidente de la CQPP, aussi appelée Coalition Poids. L'obésité est un problème global qui interpelle tout le monde. Et tout le monde doit donc pousser à la roue pour le régler, pour dégager des consensus, déterminer nos priorités et surtout nous donner les moyens, collectivement, d'enrayer cette épidémie.»

À ce jour, l'Association des jeunes médecins du Québec, la Fondation Lucie et André Chagnon, Sports-Québec, la Ville de Sherbrooke et la Fondation des maladies du coeur du Québec font partie de cette coalition. Une campagne de recrutement est toutefois en cours pour élargir les rangs de ce groupe d'ici l'automne prochain à d'autres «acteurs socioculturels», y compris les représentants de l'industrie alimentaire, dit Mme Painchaud.

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