Affaire Norbourg - Le syndic de faillite vise les associés de Lacroix

Le syndic de faillite dans l'affaire Norbourg, RSM Richter, s'adressera à la Cour supérieure aujourd'hui pour récupérer des sommes d'argent qu'aurait versées frauduleusement Vincent Lacroix à d'anciens partenaires en affaires, dont Éric Asselin, Jean Renaud, Michel Fragasso, Denis Robitaille et Serge Beugré, entre autres.
Des interrogatoires menés hier au palais de justice de Montréal pourraient entraîner une deuxième série de requêtes semblables.Auprès de Michel Fragasso, le syndic veut récupérer les 150 000 $ que lui aurait versés en février 2005 Vincent Lacroix afin d'aider ce candidat libéral défait aux élections fédérales tenues au printemps précédent à faire face à d'importantes dépenses électorales.
À titre de p.-d.g. de Capital Teraxis, une filiale de la Caisse de dépôt et placement du Québec, Fragasso avait négocié avec Vincent Lacroix la vente de Teraxis à Norbourg, peut-on lire dans les documents déposés en Cour supérieure. Les 150 000 $ auraient transité par la firme Investissement Fragesco, appartenant à Fragasso.
À Éric Asselin, de Beauport, qui après avoir été vice-président finances de Norbourg a rendu des services professionnels à titre de consultant externe à diverses entités de Norbourg, jusqu'à l'éclatement du scandale, le syndic de faillite réclame le remboursement de 830 000 $, montant qui inclut une réclamation précédente de 212 000 $.
Le syndic fait valoir qu'Eric Asselin a été au coeur des malversations financières, à l'instigation de Lacroix, qu'il a participé à l'élaboration du stratagème visant à faire des acquisitions malgré le fait que Norbourg n'avait pas les moyens financiers de les réaliser et qu'il a maquillé la comptabilité. Pour toutes ces actions, Éric Asselin aurait reçu de généreux paiements.
Ce financier, qui a déjà travaillé pour l'Autorité des marchés financiers, collabore à l'enquête sur Norbourg et s'est vu promettre l'immunité en échange d'informations.
À Jean Renaud, expert-conseil, la requête en recouvrement stipule qu'il a reçu 20 000 $ par le biais de la compagnie Netweb appartenant à son frère, Steve.
«Cette somme est en réalité destinée à Jean Renaud, analyste à l'époque au ministère du Revenu du Québec, en vue de le rétribuer illégalement pour le traitement favorable, effectué dans le cadre de ses fonctions, des demandes de crédits d'impôts présentées par Groupe Norbourg», est-il écrit dans la requête.
Le syndic de faillite réclame en outre à Jean Renaud la somme supplémentaire de 460 000 $ obtenue frauduleusement de Norbourg. À Denis Robitaille, de Mont-Saint-Hilaire, représentant en épargne collective, une somme de 315 000 $ est réclamée au profit des créanciers floués de Norbourg. Le syndic avance qu'il a prétendument vendu sa clientèle à Norbourg Capital en juin 2004.
Auprès de Serge Beugré, de Laval, et sa compagnie Ivoire Finance, le syndic veut récupérer les 556 000 $ qui auraient été versés, peut-on lire dans la procédure, «pour acheter sa loyauté», lui qui avait été recruté par Vincent Lacroix pour occuper le poste de vice-président et directeur général de Norbourg, en juin 2002.