Procès d'un ex-fonctionnaire - Auger nie être lié au versement d'un subside de 50 000 $

Malgré une preuve accablante déposée contre lui, l'ex-fonctionnaire du gouvernement du Québec Hyacinthe Auger, accusé d'abus de confiance et de corruption, a affirmé hier devant la Cour du Québec n'avoir jamais été impliqué ni de près ni de loin dans l'octroi d'une subvention à l'entreprise IFI.

Lors de la première journée de son procès, hier, le président d'IFI, Pierre De Castris, a soutenu avoir versé 50 000 $ à M. Auger en 1997 dans le but d'obtenir une subvention gouvernementale de trois millions afin d'assurer la croissance de son entreprise. Le vice-président d'IFI à cette époque, Jean Nadeau, est venu corroborer les faits présentés, affirmant avoir été témoin du versement de l'argent.

Or M. Auger a expliqué n'avoir jamais travaillé au dossier IFI avant 1998 alors que les faits reprochés remontent à l'année précédente. S'il avait des liens étroits avec MM. De Castris et Nadeau, ceux-ci étaient essentiellement de nature sociale, et ce, même si les trois hommes se rencontraient presque quotidiennement à son bureau du ministère de l'Industrie, du Commerce, de la Science et de la Technologie, a précisé l'accusé.

De plus, M. Auger a nié être l'auteur des notes manuscrites que l'on retrouve sur les documents attestant le versement de l'argent. Pourtant, une spécialiste judiciaire en documents, Michèle Langlois, a assuré qu'il s'agit du même scripteur.

Hyacinthe Auger reconnaît toutefois avoir préparé et signé une reconnaissance de dette de 5000 $ que M. De Castris lui a donnée et sur laquelle on peut lire: «Je rembourserai cette somme à même les honoraires que je percevrai de la firme IFI.» M. Auger a affirmé hier que cette phrase est une erreur.

En appui aux prétentions de M. Auger, la défense a présenté deux témoins, hier. Normand Durocher a affirmé avoir fait une étude de marché en Russie pour le compte de la conjointe de M. Auger, Nathalie Fortier. Le rapport de M. Durocher n'existe toutefois plus; une copie a disparu dans un incendie à Saint-Pétersbourg et une autre a été volée lors d'un voyage en Espagne.

M. Auger a été embauché en 1996 après une recommandation expresse du cabinet du ministre des Finances d'alors, Bernard Landry. M. Auger a raconté avoir été déçu que son contrat de travail ne corresponde pas aux négociations qu'il avait eues. Il a attribué sa baisse de salaire de 15 % au fait qu'il avait des liens avec le cabinet Landry.

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