Québec soutiendra mieux les immigrants de profession libérale

Pour permettre aux immigrants d'exercer plus promptement leur profession à leur arrivée au Québec et les aider à traverser sereinement les méandres administratifs, le gouvernement québécois s'est entendu avec 43 ordres professionnels afin de mettre sur pied un service d'accompagnement destiné aux nouveaux arrivants.
Le ministre délégué aux Relations avec les citoyens et à l'Immigration, André Boulerice, avait promis, au mois d'avril dernier, l'adoption de mesures pour mieux encadrer les immigrants désireux de faire reconnaître leurs diplômes obtenus à l'étranger. Lancé le 9 septembre dernier, le Service d'information sur les professions réglementées leur accorde une aide personnalisée et les guide dans les démarches administratives qu'ils doivent entreprendre. Quelque 150 personnes ont fait appel à ces services jusqu'à maintenant.L'autre volet du programme gouvernemental touche la mise sur pied d'une banque d'informations accessible sur le site Internet du ministère des Relations avec les citoyens. On espère faire gagner du temps aux candidats en leur fournissant la liste complète des conditions d'obtention d'un permis imposées par les différents ordres professionnels.
«Il n'y a pas de normes différentes pour les immigrants et pour les étudiants sortis des institutions québécoises», indique André Gariépy, directeur général du Conseil interprofessionnel du Québec. La difficulté des immigrants, c'est non seulement de faire reconnaître leur diplôme, mais aussi d'obtenir des institutions d'enseignement québécoises la formation supplémentaire qu'on leur réclame. Les réfugiés sont les plus démunis puisqu'ils n'ont pas nécessairement en main les preuves de leurs compétences.
Les ordres professionnels se défendent de constituer un obstacle aux immigrants dans la pratique de leur profession. «Sur les 3600 demandes faites auprès des ordres professionnels entre 1997 et 2001, on en a refusé 890», indique M Gariépy qui estime que les préjugés à leur endroit ont la vie dure.
Dans les domaines où la pénurie de main-d'oeuvre est criante, le temps presse. Seulement 20 % des médecins formés à l'étranger réussissent du premier coup l'examen requis pour l'exercice de leur profession au Québec. Le Collège des médecins a formé un comité de travail qui, avec les institutions d'enseignement, tentera de faire en sorte que les candidats immigrants ne soient pas désavantagés par rapport à leurs homologues québécois.