Aide aux toxicomanes - Cactus pourra déménager
Les derniers obstacles qui empêchaient la relocalisation de Cactus Montréal sont en train de tomber. La Ville de Montréal a décidé de céder par bail emphytéotique le terrain que convoite Cactus à l'angle des rues Sainte-Catherine et Sanguinet. Elle met ainsi un terme à une saga qui durait depuis près de deux ans.
L'arrondissement de Ville-Marie a confirmé hier que le projet de déménagement de Cactus pourrait se réaliser et qu'une promesse de bail emphytéotique avait été signée par la Ville et les dirigeants de l'organisme qui vient en aide aux toxicomanes.À l'étroit dans ses locaux de la rue Saint-Hubert, Cactus cherche depuis des années à déménager. L'organisme avait un oeil sur le parc Godfrey, propriété de la Ville, mais l'arrondissement de Ville-Marie refusait de lui céder le terrain de la rue Sainte-Catherine, compte tenu des objections exprimées par des résidants et des commerçants du quartier. En mai 2005, à force de persuasion, Cactus a finalement convaincu les conseillers de l'arrondissement d'appuyer sa cause.
Première étape
Les nouveaux élus de Ville-Marie, entrés en fonction à la suite des élections de novembre, ont entrepris hier soir la première étape qui mènera à la concrétisation du projet en soumettant, en première lecture, une résolution visant à transférer au domaine privé le terrain en question. «C'est une décision technique. À partir du moment où le terrain est versé au domaine privé, il devient disponible pour des acheteurs», a expliqué le maire de l'arrondissement, Benoît Labonté.
On s'attend à ce que cette procédure soit complétée en avril et que le comité exécutif de la Ville ainsi que le conseil municipal donnent leur aval au projet au cours des semaines suivantes. Franchir toutes ces étapes ne devrait pas causer trop de difficultés, puisque l'administration Tremblay-Zampino souhaite voir le projet de Cactus se réaliser.
L'UQAM renonce
Le terrain était également convoité par l'UQAM, mais Nicolas Buono, directeur des investissements, a confirmé hier que l'établissement d'enseignement supérieur avait renoncé à s'en porter acquéreur. «On était intéressé à ce terrain et on avait fait une proposition à la Ville pour loger Cactus dans un immeuble que l'UQAM doit construire entre Sainte-Catherine et René-Lévesque, mais Cactus a refusé. À ce moment-là, on s'est retiré du dossier», a-t-il indiqué. Rappelons que l'UQAM s'est toutefois portée acquéreure du CLSC des Faubourgs, situé à côté du parc Godfrey où Cactus projette de construire ses nouveaux locaux.
La tournure favorable que prend le dossier remplit d'optimisme le président du conseil d'administration de Cactus, qui a mené, au cours de la dernière année, d'intenses négociations avec les représentants de la Ville. «On souhaite que toutes les tergiversations soient terminées pour qu'au mois d'avril ça puisse passer au conseil municipal. Ça serait odieux de faire encore marche arrière et de nous avoir fait perdre autant de temps», a indiqué hier Louis Letellier de Saint-Just.
L'organisme, qui, à un certain moment, avait craint de perdre une subvention de 1,1 million provenant d'Ottawa, devra signer un nouveau contrat avec le gouvernement fédéral pour toucher cette aide financière. «Ce qui nous inquiète plus, c'est le voisinage immédiat du terrain, notamment les gens de la Coop UQAM, avec lesquels il faut discuter de la question du mur mitoyen. C'est un peu désagréable», ajoute-t-il.