Le tramway repoussé d’un an à cause d’un manque de soumissionnaires

La ville de Québec s’est trouvée dans l’obligation de recommencer le processus parce qu’un seul soumissionnaire avait postulé.
Photo: Ville de Québec La ville de Québec s’est trouvée dans l’obligation de recommencer le processus parce qu’un seul soumissionnaire avait postulé.

La Ville de Québec a confirmé vendredi qu’elle annulait l’appel de propositions lancé le 30 avril pour la construction du projet de tramway. Cette décision force un report d’un an la réalisation du réseau structurant.

« La Ville reprendra le processus dans une approche révisée », a annoncé le maire Régis Labeaume lors d’une conférence de presse en soulignant que « l’intérêt public » avait dicté cette décision.

Cette annonce survient un mois après l’annonce de l’appel de propositions du 30 avril que la Ville attendait avec impatience pour démarrer le projet de 3,3 milliards de dollars.

Il appert que la Ville de Québec s’est trouvée dans l’obligation de recommencer le processus parce qu’un seul soumissionnaire avait répondu à l’appel d’offres. « Il nous était impossible négocier de gré à gré un contrat d’une telle ampleur et d’une telle durée, a dit M. Labeaume. Le marché nous confronte à une décision difficile mais nécessaire. »

La présence d’un seul soumissionnaire a pris la Ville par surprise puisquetrois consortiums s’étaient manifestés lors de l’appel de préqualification en 2020. Or, « l’environnement commercial » était alors très différent, a expliqué le maire, notamment en raison de l’acquisition de Bombardier Transport par Alstom.

N’eût été cette transaction, les deux entreprises auraient pu figurer dans deux consortiums distincts. Dans l’espoir de voir un deuxième acteur se manifester, la Ville avait reporté à deux reprises l’échéance de l’appel de propositions ces dernières semaines. Mais sans succès.

Appel scindé en deux

 

Le prochain appel de propositions sera dès lors divisé en deux. Un premier processus sera lancé cet été pour le matériel roulant, et un second à l’automne pour l’appel de qualification du constructeur des infrastructures, qui compte pour la plus grosse part du budget (80 %).

La Ville s’attend à ce que plusieurs consortiums se manifestent pour la construction, mais les sociétés capables de construire le matériel roulant, surtout adapté aux des conditionshivernales, sont moins nombreuses, a indiqué le directeur du bureau de projet, Daniel Genest.

Le bureau de projet avait déjà envisagé en 2019 de scinder les contrats en deux parties, a expliqué M. Genest. « Cette nouvelle stratégie d’approvisionnement tient la route pour ce projet, mais représente aussi un profil de risque plus élevé pour la suite des choses », a-t-il dit.

Cette décision entraînera un retard d’un an dans la réalisation du projet, qui n’aboutira qu’à la fin de l’été 2028. « C’était prévisible, c’est jamais payant de vouloir aller trop vite », a réagi le chef de l’opposition à l’Hôtel de Ville, Jean-François Gosselin, qui compte annuler le projet s’il est élu maire aux prochaines élections.

En point de presse, le maire Régis Labeaume a quant à lui insisté pour dire que le report ne menaçait pas la réalisation du projet. « Le tout commencera une année plus tard, mais le projet sera lancé », a-t-il dit.

Suivant le nouveau scénario, le consortium responsable du matériel roulant sera sélectionné l’hiver prochain, et le constructeur sera choisi au printemps 2023, en vue d’un lancement des travaux à l’automne de cette même année.

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