Qui est Marie-Josée Savard, la candidate appuyée par Régis Labeaume?

La question est sur bien des lèvres depuis qu’on sait que c’est elle que Régis Labeaume a choisie pour reprendre la tête de son parti et, espère-t-il, conserver l’Hôtel de Ville. Mais qui donc est Marie-Josée Savard ?
La formule est étrange, mais on pourrait dire que Régis Labeaume avait deux bras droits au cours du dernier mandat : Rémy Normand, qui pilotait le dossier du tramway, et Marie-Josée Savard.
Âgée de 47 ans, cette dernière est actuellement vice-présidente du comité exécutif, responsable de l’aménagement du territoire, de l’urbanisme, du patrimoine et responsable du caucus en plus de représenter le district de Cap-Rouge–Laurentien, dans l’ouest de la Ville.
« Il n’y a pas si longtemps, la mairie de Québec ne faisait pas partie de mes objectifs en politique, principalement parce que je n’ai jamais pensé faire de mandat sans vous, Monsieur le Maire », a-t-elle déclaré lors de l’annonce officielle de sa candidature aux côtés de M. Labeaume.
L’événement avait lieu à La Prep, un restaurant casse-croûte situé dans le sous-sol du Centre de congrès. En temps non pandémique, ce lieu est très prisé des fonctionnaires.
Mme Savard a acheté l’établissement à 24 ans, peu après être sortie de l’Université Laval, où elle a étudié la psychologie. Depuis son retour en politique, c’est sa mère qui le gère. Son père, lui, est derrière le comptoir du dépanneur qu’elle a aussi acquis au bout de l’allée.
« Étant moi-même commerçante depuis 23 ans, je suis bien placée pour comprendre les enjeux de main-d’œuvre et l’importance des gestes qui devront être posés à court et moyen terme », a-t-elle dit.
Répartie et mordant
À cause de la pandémie, seuls Régis Labeaume et Mme Savard étaient présents lors de l’annonce, les autres conseillers d’Équipe Labeaume étant présents uniquement via un petit écran.
M. Labeaume a parlé le premier, en expliquant pourquoi il l’avait choisie. « Elle a des qualités qui n’ont visiblement pas fait ma fortune, a-t-il dit. Elle a l’écoute naturelle, le ton conciliant et elle est patiente : exactement ce dont ont besoin nos concitoyens en pandémie et au sortir de celle-ci. Cela fera du bien après 14 ans de Labeaume ».
Sur le plan de la personnalité, les deux sont certes aux antipodes, mais comme l’a souligné M. Labeaume, ils viennent de milieux similaires. Il a grandi à Duberger, elle à Vanier ; des secteurs moins favorisés de la capitale à l’extérieur du centre-ville.
Les deux ont aussi un caractère très « protecteur » vis-à-vis des membres de leur équipe, selon Émilie Villeneuve, proche amie de Mme Savard et conseillère municipale de Saint-Louis–Sillery.
Elle est aussi très « drôle et a un bon sens de la répartie », poursuit Mme Villeneuve. « Elle est capable aussi d’avoir du mordant et de trancher quand il faut prendre une décision. »
Elle a l’écoute naturelle, le ton conciliant et elle est patiente : exactement ce dont ont besoin nos concitoyens en pandémie et au sortir de celle-ci. Cela fera du bien après 14 ans de Labeaume.
Nouvelle enveloppe, même contenu
Sur le plan politique, Mme Savard n’entend pas proposer un plan très différent de ce qu’aurait fait Régis Labeaume s’il était resté.
Elle se dit d’ailleurs « à l’aise » avec l’idée qu’on la présente comme la candidate « de la continuité ». Selon elle, il n’y a pas de réelle soif de changement dans la population. « Je ne pense pas que les gens sont tannés de l’administration [présente], bien au contraire parce que la ville est très bien gérée. »
Dans son discours, elle a insisté sur l’importance de « repenser l’aménagement de la ville » dans le contexte de l’après-pandémie et du projet de tramway, abordant la construction de rues piétonnes et de places éphémères ainsi que la mise en valeur des rivières.
Un certain nombre de conseillers d’Équipe Labeaume la suivront d’ailleurs chez Équipe Marie-Josée Savard. Même chose pour le personnel politique, y compris le chef de cabinet actuel de M. Labeaume, Louis Côté, qui pourrait rester à ses côtés, a-t-elle dit.
Si elle était élue, la conseillère de Cap-Rouge–Laurentien serait la seconde femme dans toute l’histoire de la municipalité à être mairesse. Une autre femme — Jackie Smith, du parti Transition Québec — est par ailleurs dans la course à la mairie.
Questionnée sur ses modèles féminins et sur Valérie Plante, elle a dit trouver son inspiration chez ses collègues femmes au conseil municipal, en les nommant les unes après les autres.
L’appui dont elle jouit au sein de l’équipe semble important. Lorsque le maire a questionné les autres élus ces derniers mois pour savoir qui ils verraient à sa place, ils auraient tous répondu « Marie-Josée », a-t-il raconté.
À un journaliste qui lui demandait quel serait son plus grand défi dans la course, elle a répondu « rester moi-même ». Et qu’est-ce que ça veut dire ? « La même Marie-Josée qui est derrière ce comptoir-là », a-t-elle dit en pointant le comptoir de son restaurant.