Une autre église de Québec sauvée par le cirque

Après l’église Saint-Esprit, dans le quartier Limoilou, c’est au tour de l’église Saint-Charles de s’allier à une compagnie de cirque pour assurer sa survie.
La paroisse a conclu une entente de trois ans avec la compagnie Machine de cirque, a annoncé le diocèse de Québec mercredi matin.
« On est vraiment contents, ça a été une bénédiction du ciel », a commenté la directrice de la Fabrique, qui gère le bâtiment, Diane Dupuis. Les fonds amenés combleront progressivement les frais d’entretien de l’édifice, qui s’élevaient à près de 100 000 $ par an depuis sa fermeture en 2012, souligne-t-elle. « En plus, Machine de cirque veut vraiment développer un partenariat à long terme. »
En entrevue, le directeur de la compagnie, Vincent Dubé, confirme qu’il espère pouvoir acquérir le bâtiment si tout va bien. L’entente avec la Fabrique s’est conclue très rapidement après que la compagnie a perdu son ancien local.
Considérée comme ayant une valeur patrimoniale « exceptionnelle », l’église Saint-Charles est l’une des plus grandes églises du territoire de la capitale. En plus de sa grande taille, elle a cela de particulier qu’elle est érigée au bout d’une rue.
Depuis sa fermeture, plusieurs démarches avaient été entreprises pour lui trouver une nouvelle vocation, sans succès. En septembre, la Fabrique avait annoncé qu’elle allait devoir la vendre si une solution n’était pas trouvée à court terme.
À quelques centaines de mètres de l’église Saint-Charles se trouve l’ancienne église Saint-Esprit qui abrite depuis 2001 l’École de cirque de Québec.
La Ville, qui n’a pas joué de rôle dans la transaction, était ravie de cette annonce mercredi. « C’est très positif », a réagi la responsable du dossier de la culture au comité exécutif, Alicia Despins. En plus de donner une vocation à l’église, cette entente favorise le développement de l’industrie du cirque à Québec, estime-t-elle.
Le groupe de citoyens Espace d’initiatives, qui travaillait depuis cinq ans à la préservation de l’église, était toutefois « très déçu » mercredi d’avoir été tenu à l’écart de l’entente. « On s’apprêtait à leur présenter notre offre d’acquisition du bâtiment », a fait valoir l’un de ses membres, Édouard Julien-Blanchet. « Ça fait cinq ans qu’on travaille à mobiliser la communauté autour de l’église et à développer un projet pour faire vivre ce bâtiment ça. »
Questionnée à ce sujet, la directrice de la Fabrique rétorque que « ça faisait des années » qu’elle était en discussion avec le groupe et qu’elle était « pressée » de trouver une solution.