Tramway à Québec: forte baisse de la réserve en cas d’imprévus

Le vérificateur général du Québec, Michel Samson
Photo: Jacques Boissinot Archives La Presse canadienne Le vérificateur général du Québec, Michel Samson

La réserve prévue pour risques dans le projet du réseau structurant de transport en commun de Québec est passée de 626 millions à 481 millions de dollars depuis mars, s’étonne le vérificateur général de la Ville dans un rapport sur le projet déposé mardi.

« À ce stade-ci, les estimations n’ont pas gagné en fiabilité au point de justifier une telle diminution », note Michel Samson dans son rapport. La réserve, dit-il, est au minimum et cela pose un « risque » qui justifie « une surveillance étroite », écrit-il.

L’exercice de vigie réalisé par le vérificateur ne permet pas toutefois d’expliquer les causes de cette baisse.

Le coût total du projet de réseau structurant s’élève à 3,3 milliards. Une réserve pour pallier les imprévus (risques, contingences, inflation) est incluse dans le montage financier en attendant que le projet se précise davantage.

Normal, selon l’Hôtel de Ville

Invitée à réagir, l’administration Labeaume s’est défendue d’avoir manqué de prudence.

« On est en train de préciser nos coûts, donc la partie des risques et des contingences diminue graduellement », a déclaré le vice-président du comité exécutif, Rémy Normand.

Or, pour les oppositions, les révélations sont une source d’inquiétude.

« La vérité, c’est que le plan financier du projet de tramway de l’administration Labeaume ne tient pas la route », a déclaré Jean-François Gosselin, chef de Québec 21. « Est-ce que les citoyens sont prêts à absorber la gestion de risques de Régis Labeaume ? »

Le conseiller de Démocratie Québec, Jean Rousseau, souligne quant à lui que cela s’ajoute au flou entourant le futur pôle d’échange du réseau structurant entre Québec et Lévis qui devait à l’origine être situé dans le Phare. « Le pôle ouest est dans une situation incertaine qui va affecter les coûts », a-t-il dit.

Cette semaine, le gouvernement Legault a laissé entendre qu’il n’allait pas financer un pôle d’échange à l’ouest comme l’avait avancé la ville. Le ministère des Transports a plutôt indiqué qu’il comptait financer un pôle d’échange à l’est via le futur troisième lien.

À ce sujet, M. Normand cherche de nouveau à se montrer rassurant.

« Comme on travaille en collaboration [ndlr : avec eux], on n’est pas à l’épisode où on allume une mèche et on fait péter un pétard. On n’est pas du tout là. […] Y en a pas, de problème. On spécule sur un problème potentiel ! »

Le vérificateur note aussi dans son rapport que la Ville n’a pas encore nommé quelqu’un pour surveiller spécifiquement les risques liés au projet et que la communication de celui-ci laisse à désirer.

Or, pour le reste, il donne généralement une bonne note à la Ville et dit n’avoir « rien relevé » qui le porte à croire qu’elle « n’a pas réuni les conditions de succès nécessaires ».

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