Le centre de biométhanisation de Québec coûtera 65 millions de plus que prévu

La biométhanisation permet de transformer les déchets organiques en biogaz, comme le fait la Ville de Saint-Hyacinthe.
Photo: Brigitte Masse / Ville de Saint-Hyacinthe La biométhanisation permet de transformer les déchets organiques en biogaz, comme le fait la Ville de Saint-Hyacinthe.

Le centre de biométhanisation dont veut se doter la Ville de Québec coûtera 65,5 millions de dollars de plus que prévu, passant de 124,5 millions à 190 millions.

C’est ce qu’a révélé l’administration Labeaume jeudi lors d’une présentation du projet aux élus de l’hôtel de ville.

La hausse des coûts sera entièrement assumée par la Ville, a confirmé jeudi le responsable du projet, Carl Desharnais. « Malheureusement, on ne pourra pas avoir plus de subventions », a-t-il reconnu.

La Ville plaide toutefois qu’il s’agit d’« investissements » pour rendre le projet plus efficace et rentable à long terme grâce à la vente de biogaz.

« Le 36,5 millions de dollars n’est pas dû à une mauvaise gestion. Ce n’est pas une conséquence d’une mauvaise gestion », a lancé la conseillère municipale responsable du projet, Suzanne Verreault, lors de la présentation. « Je vois déjà les fake news sortir », a quant à lui lancé son collègue Rémy Normand.

Des investissements et des imprévus

 

En fait, sur le total des coûts supplémentaires, 43 millions de dollars sont associés à des investissements ; 22,5 millions résultent de retards et d’imprévus.

Rappelons que le centre de biométhanisation de la ville de Québec doit être construit près des terrains de l’incinérateur du port, dans le quartier Limoilou.

L’usine doit être fin prête pour 2022, à temps pour se conformer à une loi québécoise interdisant l’enfouissement des déchets de table.

Des 65 millions de dollars en coûts supplémentaires, 14 millions visent à « améliorer » les installations pour permettre à l’usine de générer plus de revenus en vente de gaz. Une entente de principe a été conclue avec Énergir pour lui vendre le biogaz émanant de l’usine pendant 20 ans ; la Ville pense ainsi générer des revenus de 4,2 millions de dollars par an.

La facture grimpe également de 29 millions de dollars parce que la Ville a choisi de collecter le compost avec des sacs inclus aux sacs-poubelle, plutôt que de miser sur une troisième collecte avec des bacs bruns. Cette approche moins contraignante devrait amener la population à participer en plus grand nombre, a fait valoir Mme Verreault. 

Par contre, une partie de la hausse des coûts découle des retards, le projet ayant été reporté à plusieurs reprises depuis 2011. Entre temps, le taux de change, la hausse du prix de l’acier et l’inflation ont fait grimper la facture de 15 millions de dollars.

Enfin, la Ville a eu de mauvaises surprises avec le terrain, qu’elle devra décontaminer au coût de 8 millions de dollars.

La construction de l’usine doit débuter en mai.

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