4 milliards pour un tunnel entre Québec et Lévis

Un tunnel sous le fleuve entre Québec et Lévis serait « faisable » mais coûterait 4 milliards à construire selon une étude rendue publique mardi matin.
L’étude commandée par le ministère des Transports du Québec a été réalisée par le professeur Bruno Massicotte de Polytechnique Montréal.
« Il y a des tunnels dans le monde de ce type-là qui ont été faits dans des conditions similaires », a dit l’expert. « En termes de construction, c’est faisable. » Dans le meilleur des cas, il en coûterait 3,5 milliards et dans le pire, 4,5 milliards, a précisé M. Massicotte.
D’une longueur de 7,8 km, le tunnel relierait l’échangeur des autoroutes 40 et 440 à la hauteur de Beauport et le sud de la route 132 à l’est de la route Lallemand qui est reliée à l’autoroute 20.
Il faudrait environ 13 ans pour le construire et ses coûts d’exploitation sont évalués à 2,3 milliards.
Poussé à l’origine par la Chambre de commerce de Lévis, ce projet suscite beaucoup d’intérêt à Québec depuis quelques mois. Pas moins de 83 % de la population de Lévis y était favorable en 2015 selon un sondage commandé par la ville. À l’origine, la Chambre de commerce avait laissé entendre qu’un tel projet pourrait nécessiter des coûts de 500 millions.
Le maire de Québec Régis Labeaume a récemment qualifié le projet de « piège à con », déclarant que ses partisans sous-estimaient les coûts d’une telle entreprise. Le maire de Québec veut plutôt miser sur le projet de Service rapide par bus (SRB) pour réduire la congestion à Québec.
Selon le professeur Massicotte, le principal défi d’un tel projet réside dans la présence de « dépôts meubles » (des sables mous) sur la Rive-Nord, laquelle pourrait « être sujette à des mouvements » en cas de tremblements de terre. Il faudrait donc renforcer la structure à cet endroit, ce qui entraînerait des « coûts assez importants » de « centaines de millions ». Ces coûts ont toutefois été pris en compte dans l’évaluation de 4 milliards.
Récemment, une coalition de groupes environnementaux a dénoncé ce projet qui serait, selon eux, le « scénario contraire à toutes les orientations prises en matière de développement, d’environnement et de mobilité par les différents paliers de gouvernement au cours des dernières années ».
L’emplacement du tunnel choisi par le ministère des Transports a été privilégié parce qu’il relie deux autoroutes. Il ne s’agit toutefois pas du secteur de la région où le trafic est le plus intense.
Plus de détails suivront.