Le maire Labeaume défend son parti

Les amendes imposées récemment à Équipe Labeaume par le Directeur général des élections (DGE) pour financement illégal inquiètent beaucoup l’opposition à la Ville de Québec. Son chef, Paul Shoiry, croit même que l’Unité permanente anticorruption devrait intervenir.

« Je pense que l’UPAC devrait regarder ce qui se passe », a lancé Paul Shoiry lundi après-midi lors d’une mêlée de presse. M. Shoiry est particulièrement préoccupé par le rôle dans cette histoire du vice-président de Pomerlo à Québec, Alain Roy.

Ce dernier s’est fait imposer une amende de 5514 $ pour avoir récolté en 2010 des dons pour Équipe Labeaume sans en avoir l’autorisation, car il n’était pas représentant officiel. Le directeur du parti Ronald Gagnon écope quant à lui d’une amende du même montant pour avoir aidé M. Roy dans ses démarches.

Interrogé là-dessus au courant de la fin de semaine, le maire Régis Labeaume ne s’est pas inquiété outre mesure de la chose. « Ça arrive. Illégal, c’est un bien grand mot là. Il aurait dû remplir le formulaire », a-t-il dit à Radio-Canada.

Or lundi, le chef de l’opposition a reproché au maire de « banaliser » une « situation qui est très sérieuse ». Il souligne que Pomerlo a obtenu des contrats importants ces dernières années à la Ville (11 millions de dollars dans l’amphithéâtre, 14,6 millions dans une bibliothèque, 13,7 millions dans le parterre du stationnement.)

« Quels sont les liens entre Équipe Labeaume et Pomerlo et quels sont les liens avec les contrats que Pomerlo doit exécuter pour la Ville de Québec ? Est-ce qu’il y a une influence quelconque ? »

L’opposition crie au loup, selon le maire

Interrogé à ce sujet, Régis Labeaume a reproché à l’opposition de faire dans la surenchère. « Il y a quelqu’un qui n’a pas rempli un formulaire puis ils disent qu’il faut appeler l’UPAC. C’est pas sérieux ! »

Son équipe, dit-il, ne se mêle pas de l’octroi des contrats. « Jamais le directeur des approvisionnements n’a eu une seule intervention, a-t-il lancé. On ne joue pas là-dedans », a-t-il ajouté plus tard.

Le fait que l’amphithéâtre ait été réalisé à moindre coût que ce qui était prévu devrait rassurer les gens, selon lui.

Invité à dire si son parti allait apporter des changements à ses façons de faire, il a souligné que les amendes portaient sur des événements vieux de cinq ans. « Tous ces formulaires-là existaient avant [2010], mais le DGE ne vérifiait pas. Et à un moment donné, avec tout ce qui s’est passé en 2010, ils ont commencé à être plus sévères, et c’est l’année où il y a eu ce formulaire-là », a-t-il raconté avant d’ajouter que son parti avait 200 solliciteurs depuis sa naissance.

Fin de la collecte des ordures le soir

L’administration Labeaume a enterré lundi soir ce qui restait de la stratégie de collecte des matières résiduelles, lancée au printemps. À compter de 2016, la collecte ne se fera plus le soir, comme c’est actuellement le cas, et les camions ne circuleront plus le midi dans les secteurs touristiques où les terrasses abondent.

La Ville avait déjà retiré d’autres aspects de sa réforme au printemps, dont l’obligation d’utiliser des sacs de plastique bleus à la place des bacs. « On avait proposé une révolution, mais ça nous est revenu dans le front », a résumé le maire.

Confrontée à la grogne, la Ville avait cherché à modifier les conditions actuelles du contrat qui la lie avec Matrec, mais sans succès. Étant donné que ce contrat vient à échéance en 2016, les citoyens de Québec devront donc attendre l’année prochaine pour retrouver leurs habitudes en matière de collecte des ordures.

La Ville profitera en outre des changements pour recourir à une nouvelle flotte de camions plus petits pour lesquels il sera plus facile de circuler dans les vieux quartiers.

Photo: Rob Taylor / CC


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