Après Cohabitat Québec, Cohabitat Limoilou?

Lors d’un reportage sur place à Cohabitat Québec en 2014, «Le Devoir» avait pu constater comment ce type de projet peut favoriser les liens entre générations.
Photo: Philippe Renaud Le Devoir Lors d’un reportage sur place à Cohabitat Québec en 2014, «Le Devoir» avait pu constater comment ce type de projet peut favoriser les liens entre générations.

Inspiré par les succès de Cohabitat Québec, un petit groupe de résidants de Limoilou a entrepris des démarches pour développer un deuxième Cohabitat dans son secteur.

« C’est très enthousiasmant comme projet », explique Solène Tanguay, l’une des instigatrices du projet Cohabitat Limoilou. Le petit groupe y songe depuis déjà quelques mois. « On est trois amis qui sont séparés. On a tous des enfants et on s’est dit que ce serait super d’avoir une grande maison pour pouvoir s’entraider. »

Cette semaine, ils ont lancé une invitation sur Facebook pour recruter et les résultats sont plutôt encourageants. Une vingtaine de personnes doivent participer à leur première réunion officielle prochainement.

Inspiré du terme anglais « cohousing », Cohabitat est une formule d’habitation qui vise à cultiver la vie en groupe. Le seul Cohabitat du Québec se trouve dans la capitale, près du cégep François-Xavier Garneau et comprend 42 logements en copropriété. Il fêtera ses deux ans cet été.

Les résidants de Cohabitat sont propriétaires mais partagent une grande partie de leur quotidien avec leurs voisins. Un maximum d’activités se déroulent dans une « maison commune » qu’ils ont financée ensemble et qui compte une grande salle à manger pour tous, des chambres d’amis disponibles sur réservation, une salle de jeux pour les enfants et une buanderie. Lors d’un reportage sur place en 2014, Le Devoir avait pu constater aussi comment cela peut favoriser les liens entre générations.

Un projet toujours vivant à Montréal

Ce samedi, les gens de Cohabitat Québec donnent une formation pour les groupes qui souhaitent s’inspirer d’eux. Solène Tanguay y va pour faire du « réseautage », mais les questions ne manquent pas non plus. « Il y a des aspects légaux que j’ai hâte de comprendre, entre autres par rapport à l’autopromotion et l’autoconstruction. »

Le groupe de Limoilou pense inclure entre 15 et 40 unités à son projet. Certaines démarches sont déjà entreprises. Ils ont approché une institution financière, lancé les démarches pour incorporer leur coopérative et trouvé un architecte.

Ils ne sont pas les seuls à vouloir s’inspirer de Cohabitat. Un groupe de Montréalais d’une vingtaine de personnes travaille aussi sur une initiative du genre depuis plus d’un an. Des tensions au sein du groupe ont ralenti le projet, mais il est toujours vivant. D’ailleurs, au moins six de ses membres participent à la formation à Québec ce samedi.

« C’est un modèle, c’est clair pour nous que c’est un modèle pour l’avenir », explique l’une des membres fondatrices Sylvie van Brabant. Or Cohabitat Montréal fait face à un défi de taille : trouver le bon terrain. « C’est sûr qu’on rêve d’un projet comme celui de Québec, mais on découvre que la réalité de Montréal n’est pas celle de Québec. Les terrains sont beaucoup plus chers. Les municipalités sont à court d’argent et vont entrevoir des projets de 500 condos, et nous, on veut faire de l’agriculture urbaine… »

À Québec, Cohabitat a pris forme après neuf ans de réunions et de démarches. Depuis son inauguration en 2013, différentes initiatives se sont ajoutées au plan de base, dont un groupe d’achats et une patinoire pour les enfants l’hiver. Environ 110 personnes y vivent et aucun condominium n’est vacant.

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