Labeaume revoit sa réforme de la collecte des ordures

Le tollé de la dernière semaine sur les vidanges à Québec a finalement eu raison d’une bonne partie de la réforme de la collecte des ordures qu’a proposée l’administration Labeaume. Mais celle-ci n’a pas encore pris de décision sur le remplacement des bacs de recyclage par des sacs de plastique.

« J’ai ou nous avons forcé la note un peu trop fort et ça nous a amenés à faire des erreurs », a reconnu le maire de Québec, Régis Labeaume, lors d’une conférence de presse tenue vendredi.

Plus question, dès lors, d’imposer la cueillette aux deux semaines en hiver, a-t-il promis. Même chose pour l’idée de recueillir les ordures tous les soirs de la semaine dans les artères commerciales du Vieux-Québec ou encore de faire une cueillette la nuit.

La Ville n’a toutefois pas tranché quant à l’obligation pour la population de remplacer les bacs à recyclage par des sacs bleus, changement qui a beaucoup fait réagir ces derniers jours. Pour l’instant, les gens ont le choix, mais la décision définitive serait prise dans « quelques jours ».

Reste aussi à savoir ce qu’il adviendra des nouveaux horaires. La Ville voulait remplacer la cueillette matinale par une cueillette en soirée. On demandait aux gens de sortir leurs déchets entre 17 h et 19 h, juste avant la cueillette. Pour l’instant, ce changement demeure, mais on tolère que les gens sortent leurs sacs et boîtes avant 17 h. Dans l’ensemble, tout est remis en question, a poursuivi le maire, qui se donne quelques jours pour proposer un plan définitif.

Moins coûteux ou plus ?

À l’origine, la Ville voulait imposer ces changements pour réduire ses coûts (de quatre millions par an). Or l’opposition craint maintenant que la facture augmente, puisque la Ville doit maintenant renégocier ses contrats avec les compagnies de camions qui récoltent les matières résiduelles. « Ça va avoir coûté une beurrée à la Ville, a lancé le chef de l’opposition, Paul Shoiry. C’est impossible que ça se fasse à coût nul. »

Le maire, quant à lui, s’est montré rassurant. « Il n’y aura pas de coûts additionnels », a-t-il dit, parlant plutôt d’une « réduction » des économies prévues.

M. Labeaume n’a pas repris ses attaques contre les fonctionnaires et la « bureaucratie », qu’il avait plus tôt blâmés dans ce dossier. « Comme maire, j’aurais dû poser plus de questions », a-t-il dit. Le responsable du dossier au comité exécutif, Steve Verret, a, quant à lui, reconnu qu’il aurait dû faire des consultations plus tôt dans ce dossier.

Le maire a laissé entendre que les médias avaient monté l’affaire en épingle et a souligné que, au final, les mesures ne touchaient que l’arrondissement de la Cité, soit 8 % de la population de la ville. « 8 % qui ont été impactés, 92 % qui ne l’ont pas été, je pense que c’est un fait important […]. C’est important de le spécifier parce que semble-t-il que la ville était devenue un champ de guerre. »

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