Le compost des résidants de Québec récupéré d’ici quatre ans

Le gouvernement du Québec injecte plus de 60 millions de dollars dans la future usine de biométhanisation de la ville de Québec. Si tout va comme prévu, le compost de tous les résidants pourra être récupéré d’ici quatre ans.

 

L’usine doit être érigée dans la zone industrielle du quartier Limoilou, près du port de Québec. Un total de 124,5 millions de dollars de fonds publics est investi dans l’aventure, dont plus de la moitié vient de la Ville (64,3 millions). Le gouvernement du Québec a officiellement ajouté 60,2 millions, dont 16,6 millions viennent d’un programme vert fédéral.

 

Le centre pourra traiter à la fois les résidus alimentaires (86 000 tonnes) et les boues municipales (96 000 tonnes). Jusqu’à présent, la ville n’avait aucun service de compostage exception faite d’un petit projet-pilote ces dernières années. Quant aux boues municipales, elles sont actuellement séchées, brûlées à l’incinérateur et enfouies.

 

Comme l’a fait remarquer le maire de Québec, Régis Labeaume, le projet vise notamment à réduire la pression sur l’incinérateur de la ville qui fonctionne à plein rendement.

 

Après Rivière-du-Loup et avant Montréal

 

La Ville de Québec n’est pas la première à opter pour la biométhanisation, Rivière-du-Loup, la Vallée-du-Richelieu et Saint-Hyacinthe ont déjà emprunté cette voie notamment. Toutefois, ce serait à ce jour le projet de ce genre le plus imposant au Québec. D’autres projets sont en construction à Montréal, Longueuil et Laval.

 

La collecte des résidus alimentaires doit débuter au début de l’année 2018. Or le projet d’origine, qui a été maintes fois reporté et modifié, prévoyait au départ un lancement en 2013. À l’époque, il prévoyait la construction d’un centre de compostage à ciel ouvert dans l’ouest de la ville, et les commerces et institutions ne participaient pas au compostage. De plus, les boues municipales n’en faisaient pas partie.

 

Expropriation

 

La Ville n’a par ailleurs pas voulu commenter jeudi le processus d’expropriation visant le propriétaire du terrain où sera construite l’usine, Evonik Degussa Canada. Le dossier, a-t-on dit, est entre les mains des avocats. Il faudra aussi attendre à plus tard pour connaître les coûts de fonctionnement annuels de la collecte et de l’usine en tant que telle.

 

Le budget prévoit que la grande partie des montants annoncés jeudi sera consacrée à la construction du centre (98,5 millions), et le reste à l’implantation de la collecte (26 millions).

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