Peu de militaires usent des services en santé mentale à Valcartier

Des données de Valcartier suggèrent que les militaires sont actuellement peu nombreux à faire appel au centre de soutien pour trauma offert sur la base.

 

En 2012 et 2013, environ 15 nouveaux cas sont confiés tous les mois au Programme de soutien pour trauma et stress opérationnel (PSTSO).

 

Cela correspond à une proportion minime de la population militaire, qui dépasse les 6200 personnes (moins de 1 % par mois, 3 % par année). Or, selon une étude récente des Forces armées, 14 % des soldats qui sont rentrés d’Afghanistan éprouvent des problèmes de santé mentale.

 

Les militaires de Valcartier hésitent-ils à demander de l’aide ? Difficile à dire, selon le major Mathieu Bilodeau du PSTSO. « Je ne me promène pas dans les unités pour voir si les gens ont l’air malades, remarquait le psychiatre lors d’une entrevue la semaine dernière. C’est sûr qu’il y en a qui ont attendu longtemps avant de consulter […] Il arrive effectivement qu’on voie des patients qui auraient pu consulter avant. »

 

Beaucoup de militaires préfèrent en outre attendre d’être sortis des Forces pour demander de l’aide, explique le Dr Édouard Auger de la clinique TSO (traumatisme lié au stress opérationnel) qui se trouve à l’extérieur de la base militaire. « C’est sûr que ce n’est pas tout le monde qui va utiliser ces services-là parce que nous, on reçoit des gens qui vont attendre d’être libérés avant de consulter. »

 

Le psychiatre ajoute que les « cas plus légers » peuvent aussi être traités par les médecins de famille de la base sans passer par le PSTSO.

 

La semaine dernière, le décès du caporal-chef Sylvain Lelièvre avait amené beaucoup d’observateurs à se demander si la base offrait suffisamment de services aux militaires. Le major Bilodeau avait alors souligné que « l’offre était tout à fait adéquate pour répondre à la demande. »


Environ 50 cliniciens

 

Le centre où sont traités les cas de PSTSO compte environ 50 cliniciens, dont six psychiatres, une dizaine de psychologues, ainsi que des travailleurs sociaux et des infirmiers.

 

La clinique du Dr Auger compte environ trois fois moins de personnel, mais accueille actuellement jusqu’à 20 patients de plus par mois. Selon le psychiatre, il s’agit en bonne partie de militaires qui sont passés par la clinique de la base en 2010-2011, quand la demande y était plus élevée. Or les données pour ces années ne sont pas disponibles.

 

Contrairement à ce qu’on pourrait croire, la dépression majeure arrive au premier rang des problèmes observés chez les militaires qui rentrent de mission. Le syndrome de stress post-traumatique arrive au second rang des troubles les plus courants.

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