Ville de Québec - Virage social dans les écoquartiers

La Ville de Québec compte limiter la part des condominiums dans les projets d’écoquartiers au profit d’une meilleure offre en logements sociaux et en appartements locatifs réguliers pour les familles.
« Un écoquartier, c’est de la mixité sociale », a déclaré au Devoir la conseillère municipale responsable de l’habitation à la Ville de Québec, Chantal Gilbert. En plus des condos, dit-elle, « il faut des appartements, du logement pour les familles ».
De plus, Mme Gilbert confirme que la part du logement social comptera pour plus que les 5 % d’unités attendues au départ.
D’ailleurs, la Ville et la ministre responsable de la Solidarité sociale Agnès Maltais ont convoqué les médias à une annonce en matière d’habitation à Pointe-aux-Lièvres lundi.
Il s’agit d’un réalignement dans la mesure où le promoteur qui était responsable des écoquartiers Sébastien Leboeuf avait à l’origine d’autres intentions.
La Ville reprend le contrôle
En septembre 2012, son associé Pierre Blondeau avait indiqué au Devoir que seulement 140 habitations seraient consacrées à du logement social, et ce, principalement pour des personnes âgées. Les quartiers devaient être constitués à 80-90 % de condominiums.
Le FRAPRU avait alors lancé l’alarme et dénoncé qu’on transforme ces quartiers en « ghettos verts pour les plus fortunés ».
Or, les règles du jeu ont changé. À la suite d’un différend, le promoteur et la Ville ont convenu récemment que cette dernière reprendrait le contrôle du plus petit des deux écoquartiers, Pointe-aux-Lièvres.
Situé aux abords de la rivière Saint-Charles, ce quartier situé à la frontière entre Limoilou et Saint-Roch comptera environ 250 habitations une fois la première phase réalisée.Mme Gilbert ne cache pas que la prise de contrôle par la Ville l’a aidée à s’assurer que le logement social ait une bonne place dans le projet. De là à chiffrer le nombre d’unités, elle réserve l’information pour les annonces.
Pas question toutefois que l’écoquartier soit constitué d’une majorité de logements sociaux comme l’a réclamé le FRAPRU récemment. La conseillère souligne que les logements sociaux comptent déjà pour 38,5 % des habitations du quartier Saint-Roch. Elle ajoute qu’il faut offrir de grands appartements aux familles qui ne sont pas admissibles au logement social, mais qui n’ont pas non plus les moyens de s’acheter une maison à fort prix.
Estimauville
Par ailleurs, même si M. Leboeuf est encore responsable de l’autre écoquartier (d’Estimauville), Mme Gilbert a bon espoir que le projet aura, lui aussi, une mixité sociale améliorée. Dans sa première phase, ce quartier compterait quant à lui 700 résidences.
En plus des pressions des groupes sociaux, la Ville doit actuellement composer avec les humeurs du marché immobilier. Ces derniers mois, la vente des condominiums a commencé à ralentir en raison du grand nombre de mises en chantier dans la région. Plus tôt cet été, la présidente de la Chambre immobilière Gina Gaudreault a reconnu que cela aurait nécessairement un impact sur les projets d’écoquartiers.