Tourisme - Québec appréciée… des Québécois
Québec — Les touristes québécois qui visitent la capitale l’hiver sont plus enthousiastes que les touristes étrangers, révèle une étude de la Chaire de tourisme de l’Université du Québec à Montréal (UQAM).
« Les Québécois sont souvent plus satisfaits que la moyenne des touristes », avance le professeur Paul Arseneault dans un rapport sur le potentiel de la ville de Québec comme destination hivernale. « Les Français et les gens provenant d’autres pays [que le Canada et les États-Unis] sont souvent plus critiques. »
Ces conclusions proviennent d’une étude Ipsos du mois de décembre et traitent spécifiquement de l’hiver dans la capitale. Les critiques portent surtout sur le rapport qualité-prix dans les restaurants, les hôtels et les magasins. On mentionne aussi le stationnement, la signalisation routière et touristique et l’état des routes.
L’écart s’explique par les attentes, selon M. Arseneault. « Probablement que les Québécois sont davantage conscients de ce qu’ils vont trouver en hiver. » Les critiques des Québécois portent par ailleurs sur les mêmes sujets, avec en plus des attentes plus grandes quant à la vie nocturne.
Néanmoins, il faut surtout retenir que la majorité des touristes de l’extérieur se disent « satisfaits », dit-il. « On sort forts, les gens sont ravis. L’idée, c’est d’aller en chercher plus. »
L’étude fait partie d’un rapport plus étoffé qui n’est pas encore terminé. L’Office du tourisme de Québec l’a commandé dans le cadre d’une vaste réflexion sur son offre hivernale et la mise en valeur du fleuve auprès des touristes étrangers.
Pas de navette
Selon M. Arseneault, Québec a tous les atouts pour s’imposer comme capitale de l’hiver, mais elle doit davantage prévoir de forfaits sur mesure pour les étrangers.
La question du transport local pose notamment problème. « L’accessibilité aérienne à la région de même que le transport des touristes vers les hôtels et les attractions constituent les plus grands défis », avance-t-il. Il propose de créer une navette qui permettrait aux touristes de se rendre d’un site à l’autre.
Ironiquement, l’Office du tourisme vient d’enterrer son projet de navette à partir de l’aéroport. « Après plus d’un an de travaux, d’études par nos partenaires […] force est de constater que la rentabilité de cette navette serait inexistante », a annoncé le président sortant du conseil d’administration de l’Office, Alain April. Le manque d’achalandage entraînerait un déficit annuel de 300 000 $. Pour l’heure, l’Office n’a pas de solution de rechange à ce projet.