Québec - La grogne s’apaise en partie au sujet des taxes

Québec — Les nouveaux comptes de taxes commerciaux à Québec ont calmé la grogne du secteur privé contre l’administration Labeaume… du moins en partie.
Les nouveaux comptes ont commencé à arriver dans les boîtes aux lettres lundi. Le lendemain, la Chambre de commerce avait surtout reçu des appels de membres dont les factures avaient baissé. Or, si la colère s’apaise, l’heure n’est pas aux cris de joie. « Si, dans le premier compte de taxes, ils avaient par exemple des augmentations de 50 ou 60 %, on parle maintenant de 25 à 30 % », a expliqué le directeur de la Chambre, Alain Kirouac.
« On constate l’effort, mais, dans la vie de tous les jours, il y a une augmentation. »
En février, l’administration Labeaume avait pris la décision de revoir tous les comptes de taxes commerciaux que le secteur privé jugeait démesurés. En guise de solution, le maire Régis Labeaume avait alors proposé de faire payer davantage les gros joueurs, comme les grands hôtels, afin de ménager les petits entrepreneurs, notamment. Il avait alors lui-même baptisé la formule de « Robin des bois ».
Dans les parcs industriels, les changements ont été bien accueillis par les entrepreneurs, selon le président de la Corporation, Pierre Dolbec. Il souligne toutefois que ses membres ont la mémoire longue. « Le commentaire qu’on entend souvent, c’est que le mal est fait. »
Chez les hôteliers
Quant à l’Association hôtelière, qui représente plus de 120 membres, elle n’était pas prête à faire des commentaires mardi. Elle souhaitait sonder ses membres afin de réagir officiellement mercredi. Or l’insatisfaction de certains se faisait sentir. Alain Girard, de l’hôtel Château Laurier, a vu son compte augmenter de 52 000 $. « Je trouve que ce n’est pas justifié », dit-il. La formule de partage, ajoute-t-il, crée un climat « malsain » qui risque de diviser les gens d’affaires. « Pour moi, c’est une perte nette », dit-il.
À l’hôtel Tryp-Pur aussi le nouveau compte est plus salé, mais on ne s’en plaint pas. « On s’y attendait », a dit le contrôleur financier, Alain Giard (aucun lien avec Alain Girard, du Château Laurier). Enfin, le Château Bonne Entente est passé d’une baisse de 25 % en janvier à 20 % en avril, l’équivalent de 28 000 $ à 30 000 $ selon le directeur Alain April. « Je suis déçu de voir qu’on paye pour d’autres, mais on [ne] partira pas en guerre », a-t-il dit.