Grands domaines de Sillery - Au gouvernement de décider, dit le maire Labeaume

Même si la Ville de Québec prépare le terrain en vue de constructions résidentielles sur les grands domaines de Sillery, le maire Régis Labeaume assure qu’il n’est pas maître du dossier et lance la balle au gouvernement du Québec.

« Le ministère de la Culture a tous les droits sur ces propriétés-là et on va seulement exécuter leurs décisions », a-t-il déclaré jeudi. « Si le gouvernement veut acheter les propriétés et en faire un grand parc public, moi, j’ai pas de problème. »


M. Labeaume réagissait à un article du quotidien Le Soleil qui révélait dans son édition de jeudi que la Ville avait lancé un appel d’offres en vue d’aménager des conduites d’égouts vers de futurs lotissements résidentiels.


Selon lui, ces travaux se sont inscrits au calendrier en raison du réaménagement de la côte de Sillery dans le secteur. La Ville, dit-il, a tout simplement tenu compte des différentes possibilités « pour les 40 prochaines années ».


Les domaines, dont la plupart ont une vue imprenable sur le fleuve, sont situés le long du chemin Saint-Louis. Leur sort est surveillé de près par un groupe de citoyens, la Coalition pour l’arrondissement historique de Sillery.


Alors que les communautés religieuses se départissent progressivement des terrains, la Coalition craint qu’on les cède simplement aux promoteurs immobiliers.


D’ailleurs, plusieurs terrains ont déjà été acquis par des promoteurs, ce qui compliquerait pour le moins le scénario d’un parc public évoqué plus haut.


Le maire a quand même affiché une certaine ouverture hier. « C’est sûr que nous autres, on voit des taxes, mais à la limite, moi, je regarde le débat et je me dis que tout est ouvert. […] J’écoute mes voisins, j’écoute le monde, pis je me dis que c’est peut-être une bonne idée d’avoir un grand parc public. »


Le maire a tenu ces propos en marge d’un comité plénier sur le plan d’urbanisme de Sainte-Foy, jeudi matin. Ce plan, qui a franchi l’étape des consultations publiques, doit être adopté en janvier prochain.


Un autre comité plénier doit par ailleurs avoir lieu aujourd’hui sur l’accès du public au conseil municipal. En vertu des nouvelles règles, les gens ne pourraient entrer dans la salle qu’au moment où ils posent leur question.


Dans ce dossier comme dans celui des grands domaines, le maire a dit ne pas avoir d’opinion ferme. Il souligne toutefois que plusieurs élus craignent pour leur sécurité depuis la bousculade du printemps dernier, lors de l’adoption du règlement sur les manifestations. « La question qu’on se pose, c’est si tout le monde était rentré dans la salle, qu’est-ce qui se serait passé ? », a-t-il demandé.

À voir en vidéo