Ville de Québec - Une deuxième chance pour la technoculture

Québec — Près de 300 artistes et représentants d'entreprise techno se réunissent aujourd'hui dans le quartier Saint-Roch au Technoculture Camp, un événement dont l'objectif est de favoriser le maillage entre les deux mondes.

Lancé par le maire Régis Labeaume, le projet Technoculture vise à faire du quartier Saint-Roch un carrefour de l'art et la technologie dont le dynamisme serait reconnu à l'échelle internationale. Or, comme le rapportait Le Devoir en septembre dans un article sur «Les deux solitudes», le mariage n'est pas encore consommé, et ces deux mondes ne se fondent pas toujours naturellement.

D'où l'idée du Camp technoculture qui a tous les traits d'un deuxième rendez-vous prometteur. «Les fameuses solitudes dont on parlait risquent d'être moins "seules"», fait remarquer avec humour le porte-parole du CLD de Québec, Pierre Trahan qui organise le Camp de concert avec un regroupement des entreprises technologiques de la région de Québec (le VETIQ).

Depuis le Sommet Québec Horizon Culture de février 2009, le CLD finance chaque année une activité d'envergure dans le but de rapprocher le milieu culturel de Saint-Roch et les entreprises technologiques. L'an dernier, l'événement Pecha Kucha au Cercle avait réuni environ 80 personnes à l'occasion d'un remue-méninges à la manière japonaise. Or, cette fois-ci, 275 personnes se sont inscrites au Camp.

Comme le fait remarquer le directeur du VETIQ, Jean-Philippe Bonneau, la liste se répartit plutôt également entre artistes et gens d'affaires. Dans le camp culturel, on retrouve des vidéastes, mais aussi des représentants de théâtres et de musées, tandis que les entreprises sont représentées autant par des concepteurs de jeux vidéo (Frima, Beenox, etc.) que des compagnes d'informatique et de marketing Web (REP, MA14, Zengo, XMédia, etc.). S'ajoutent enfin de nombreux acteurs institutionnels en provenance de la ville ou de l'Université Laval, par exemple.

Conçu pour être le plus décentralisé possible, le Camp définira son horaire sur place à partir des suggestions des participants. Mais déjà plusieurs ont fait des suggestions en s'inscrivant. Par exemple, Luc Vallée de la compagnie en géomatique Spaliatics veut discuter des «meilleures interfaces utilisateurs au monde» alors qu'Yves Doyon des Productions Rhizome, un diffuseur en littérature, propose d'aborder le thème des plateformes Web de diffusion littéraire.

Bibliothèque

La responsable du dossier au comité exécutif de la Ville, Julie Lemieux, souligne que la Ville de Québec compte favoriser les échanges entre les deux mondes, notamment par le réaménagement de la Bibliothèque Gabrielle-Roy, située en plein coeur du quartier Saint-Roch.

«La bibliothèque, ça va être le lieu de rencontre par excellence de la technoculture, la vitrine technoculturelle», dit-elle. Pour l'heure, le projet est en veilleuse en raison d'un différend entre la Ville et le syndicat CSQ qui est copropriétaire de l'immeuble. Or la semaine dernière, le maire s'est dit prêt à l'exproprier pour forcer le lancement des travaux cette année.

Vendredi, Mme Lemieux a signalé par ailleurs que la Ville allait faire des annonces importantes «d'ici une dizaine de jours» concernant Saint-Roch et la Technoculture. Dans le passé, l'administration Labeaume s'est notamment montrée très emballée par le projet du jeune président de Beenox, Dominique Brown qui a proposé d'installer sur les murs des édifices du quartier des écrans géants mettant en valeur les oeuvres produites par ses créateurs.

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