Québec - La revitalisation de Saint-Roch n'est pas complétée
Québec — Pour les commerçants du quartier Saint-Roch, la revitalisation est loin d'être une affaire réglée. En dépit des millions investis dans le secteur depuis 15 ans, le secteur manque à leur avis toujours d'achalandage.
«L'achalandage n'est pas tout le temps là. Il n'y a pas beaucoup de monde qui vit dans Saint-Roch», déplore Simon Brosseau de la Société de développement commerciale du centre-ville de Québec.Et pourtant, on n'a pas ménagé les efforts pour relancer le secteur depuis la fin des années 1990. La SDC estime d'ailleurs à 450 millions les fonds publics et privés investis dans le quartier, une somme qui comprend notamment le financement par la Ville de la destruction du toit du Mail Saint-Roch, l'aménagement du Jardin Saint-Roch et les nombreux crédits d'impôt octroyés jusqu'à tout récemment par le gouvernement du Québec aux entreprises qui choisissaient de s'y établir.
«450 millions de dollars, c'est presque l'amphithéâtre. Ce serait dommage que ça tombe à rien», remarquait hier le représentant de la Caisse populaire locale.
Immeubles en hauteur
Dans le cadre d'un forum sur le quartier tenu à l'automne, les commerçants en sont venus à la conclusion qu'il fallait prioriser le développement d'immeubles résidentiels en hauteur. «Nous sommes pris au piège par un règlement de zonage qui limite toutes les constructions de plus de quatre étages», a réclamé la SDC lors d'une conférence de presse hier.
Or la conseillère municipale du quartier, Chantale Gilbert, n'est pas convaincue par ce raisonnement. «Oui, on veut que les promoteurs construisent, mais si c'est pour construire une bâtisse de douze étages à côté d'un immeuble d'un ou de deux étages, c'est certain qu'on va d'abord penser aux humains qui sont déjà établis ici.»
La SDC s'est plainte hier du fait que trois projets de tours (de 8, 12 et 15 étages) ont été bloqués par la Ville. Or d'après Mme Gilbert, qui pilote de surcroît le dossier de l'habitation au comité exécutif, la Ville est prête à faire des compromis et le promoteur derrière ces trois projets pourra s'ajuster en réduisant le nombre d'étages. «On est prêts à monter, dit-elle. On est ouverts à cinq, six étages.»
Outre l'ajout de tours résidentielles, les commerçants misent sur toutes sortes de moyens pour rendre leur quartier plus attrayant. Ils ont notamment repris à leur compte la suggestion de créer un «mini Times Square» proposée, il y a quelques mois, par le jeune président de la compagnie de jeux vidéo Beenox, Dominique Brown.
Enthousiaste, le jeune homme d'affaires suggère qu'on projette sur les murs entourant le Jardin Saint-Roch d'immenses vidéos d'oeuvres et d'extraits de jeux vidéo. Saluée par tous, sa proposition a obtenu une aide financière de 15 000 $ de l'Université du Québec et de la Teluq pour qu'on l'étudie. La SDC dit ignorer pour l'heure ce qu'il en coûterait de la réaliser.
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NDLR: Une correction a été apporté à ce texte après publication.