Les frênes bientôt rayés de la carte à Longueuil

Les larves de l’agrile du frêne causent des dommages mortels aux arbres en creusant des galeries en forme de serpentin dans le bois pour s’alimenter.
Photo: John Ehlke West Bend Daily News Associated Press Les larves de l’agrile du frêne causent des dommages mortels aux arbres en creusant des galeries en forme de serpentin dans le bois pour s’alimenter.

D’ici la fin de 2020, les frênes devraient avoir quasiment disparu du territoire de Longueuil. La Ville a fait savoir vendredi que compte tenu de la propagation « fulgurante » de l’infestation par l’agrile, un insecte ravageur venu d’Asie, elle devrait procéder à l’abattage de milliers d’arbres cet automne et l’an prochain. Elle promet cependant de consacrer 11,1 millions pour procéder à des opérations de verdissement qui compenseront la perte de ses frênes.

La présence de l’agrile avait été détectée pour la première fois à Longueuil en 2012. Sept ans plus tard, 99 % des frênes sont morts ou fortement dépérissants, a indiqué la Ville de Longueuil vendredi. Celle-ci a d’ailleurs cessé, en 2018, de traiter les survivants au TreeAzin, un insecticide botanique utilisé pour retarder la progression de l’infestation.

« Tôt ou tard, les arbres qui sont atteints meurent. C’était juste une question de temps avant qu’on en arrive là », a expliqué Julie Martineau, du Service des communications de la Ville de Longueuil. Entre 2016 et 2018, Longueuil a coupé 10 000 arbres. En 2019, elle en abattra 4000, puis environ 5000 en 2020. « Avec 19 000 arbres abattus, le gros va être derrière nous », a soutenu Mme Martineau.

Des abattages seront effectués dans une dizaine de parcs et espaces verts de la Ville. Il est possible que quelques frênes soient laissés dans les endroits peu accessibles, mais pour la Ville, il importait d’intervenir d’abord sur les sites fréquentés par les citoyens.

Longueuil a par ailleurs confirmé qu’elle investirait 11,1 millions sur trois ans dans le verdissement de manière à compenser l’abattage massif de frênes. Ces opérations de plantation s’intensifieront à compter de 2020.

Comme la coupe d’arbres est un sujet délicat, deux cartes interactives, l’une pour les abattages et l’autre pour les plantations, ont été mises en ligne sur le site Internet de la Ville pour permettre aux citoyens de suivre la progression des travaux.

Tache d’huile

Depuis 2012, l’agrile du frêne n’a cessé de se propager, d’abord à Montréal, puis dans les villes environnantes. Les 82 villes de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) sont maintenant aux prises avec ce ravageur.

Montréal, qui a coupé plus de 28 000 frênes publics depuis sept ans, a récemment annoncé qu’elle en abattrait 40 000 autres dans six parcs-nature, dont celui du Cap-Saint-Jacques (11 450 frênes coupés) et celui de la Pointe-aux-Prairies (15 084).

En septembre dernier, la CMM a indiqué que malgré les ravages de l’agrile, l’indice de la canopée a augmenté sur le territoire du Grand Montréal au cours des dernières années. Les photographies aériennes réalisées en 2017 ont démontré que cet indice atteignait maintenant 26,2 %, alors qu’il était de 24,9 % en 2011.

Le rapport indiquait que les pertes attribuables à l’agrile étaient visibles dans certaines municipalités, mais n’avaient pas encore eu d’impact significatif à l’échelle métropolitaine.

« Ces coupes devraient toutefois augmenter au cours des prochaines années », prévenait-on.

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