Jean Tremblay défend l’octroi d’un généreux contrat à un collaborateur

Alors que les révélations se multiplient sur Promotion Saguenay et certains de ses collaborateurs, l’ancien maire de Saguenay Jean Tremblay a brisé le silence jeudi pour défendre ses façons de faire et celles de son entourage lorsqu’il dirigeait la Ville.
« Ça brasse plus que prévu à la Ville, a dit M. Tremblay lors d’une conférence de presse. Il y a un climat de suspicion qui est anormal. Il y a des limites. »
« Il y a comme une purge qui se fait. On le sait, une purge, c’est pas les gouvernements les plus honorables qui font ça », a ajouté l’ex-maire qui a dirigé la Ville pendant 20 ans. À ses yeux, il n’y a « rien de spécial » et « rien de précis » dans les reproches qui sont faits notamment à l’ancien directeur général de Promotion Saguenay (PS) Ghislain Harvey.
Depuis l’élection de l’Équipe du renouveau démocratique (ERD) à la Ville de Saguenay, on a appris que quatre mois avant l’élection, M. Harvey avait conclu avec Promotion Saguenay un nouveau contrat pour sept ans à un salaire de près de 200 000 $. On a appris en outre qu’il recevrait une indemnité de départ de 425 000 $ pour céder sa place. Ces derniers mois, M. Harvey s’était battu devant les tribunaux pour garder ce contrat confidentiel.
En conférence de presse, M. Tremblay a soutenu que les qualités personnelles de M. Harvey justifiaient cette rémunération. M. Harvey, selon lui, est l’homme qui a « bâti le plus » à Saguenay depuis la fondation de la ville. Il a toutefois concédé que ça avait été « une erreur » de ne pas rendre les clauses de son contrat publiques.
Le ministère fait des vérifications
Rappelons que le ministre des Affaires municipales, Martin Coiteux, vient quant à lui mandater une équipe de vérificateurs pour étudier les façons de faire de différentes sociétés paramunicipales, dont Promotion Saguenay.
Outre les révélations concernant M. Harvey, on a appris récemment que le contrat du directeur général de la Ville, M. Louis Coulombe, lui assurait une rémunération annuelle de 149 700 $ jusqu’à 2031. Un contrat qui, s’il n’était pas respecté, exposerait la municipalité à des frais pouvant s’élever à 2 millions de dollars.
Un comité de transition indépendant a en outre rendu public un rapport sévère sur les méthodes de gestion de l’administration Tremblay. Ses auteurs y dénonçaient la forte croissance de la dette et une gestion qualifiée « d’indéfendable ».
Invitée à réagir jeudi, la mairesse de Saguenay, Josée Néron, a préféré passer son tour.