Élections municipales: les candidats à la mairie de Laval misent sur l’autobus

Près de 85% des Lavallois utilisent l’automobile pour se rendre au travail, mais les deux tiers utiliseraient le transport en commun si ça réduisait leur temps de déplacement.
Photo: Jacques Nadeau Le Devoir Près de 85% des Lavallois utilisent l’automobile pour se rendre au travail, mais les deux tiers utiliseraient le transport en commun si ça réduisait leur temps de déplacement.

Le constat est unanime : la congestion routière devient « catastrophique » à Laval, non seulement pour les déplacements vers Montréal, mais aussi à l’intérieur même de l’île. Les candidats à la mairie proposent tous de miser davantage sur le transport par autobus pour faire baisser la pression des Lavallois.

Le maire sortant, Marc Demers, qui aspire à un deuxième mandat, doit annoncer ce vendredi matin qu’il réclame une voie réservée aux autobus sur le terre-plein de l’autoroute 15, comme le souhaitent plusieurs élus de la couronne nord. Il estime aussi que le prolongement prévu de l’autoroute 19 devrait donner lieu à une véritable « autoroute d’autobus » — et donc vouée en priorité aux transports actifs et collectifs.

Près de 60 % des citoyens de Laval et des Basses-Laurentides affirment que la congestion routière affecte leur santé, selon une étude de la Société de transport de Laval. Près de 80 % estiment que la situation a empiré depuis cinq ans, rappelle l’équipe du maire Demers.

Le problème, c’est que les gens de la banlieue nord se déplacent massivement en voiture : près de 85 % utilisent l’automobile pour se rendre au travail. Mais les deux tiers utiliseraient le transport en commun si ça réduisait leur temps de déplacement.

Voies réservées vides

 

En attendant, les Lavallois pestent contre les voies réservées aux autobus, qui restent désespérément vides sur les grands boulevards tandis que les voitures font du surplace, pare-chocs à pare-chocs. Les aspirants maires Jean-Claude Gobé et Michel Trottier proposent de permettre le covoiturage, ou le passage de voitures hybrides ou électriques, sur les voies réservées aux autobus. M. Gobé souhaite aussi une meilleure coordination des travaux routiers afin qu’ils se fassent plus rapidement.

« Les voies réservées sèment la grogne, dit Michel Trottier. On a retranché une voie pour des autobus qui passent de façon peu fréquente et qui sont peu bondés. »

Il promet l’accès gratuit aux autobus de la STL pour les étudiants âgés de 17 à 25 ans. Il faut encourager les jeunes à prendre le bus plutôt que d’acheter une voiture, explique-t-il. Les élus doivent mettre en place des politiques pour réduire le nombre de voitures en circulation à Laval, surtout que la population doit croître de 26 % d’ici les 20 prochaines années.

Virage vert

 

La Ville doit aussi améliorer le transport en commun pour le rendre concurrentiel par rapport à la voiture. Michel Trottier propose un meilleur service d’autobus entre l’est et l’ouest de Laval, sur ces grands boulevards conçus d’abord et avant tout pour les voitures.

Marc Demers, lui, s’engage à faire prendre un virage vert à la STL. Le développement du réseau se fera par des autobus électriques. Il prévoit d’implanter une ligne complètement électrique en 2019-2020, après l’acquisition de 10 bus électriques. L’appel d’offres sera lancé en décembre 2017.

Les candidats à la mairie s’entendent aussi pour réclamer la prolongation de la ligne orange, à partir de la station Côte-Vertu. En attendant, ils estiment que des engagements à court terme s’imposent pour réduire les bouchons de circulation.
 

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