L’Union des municipalités réclame un nouveau partage des dépenses

La présidente de l’Union des municipalités, Suzanne Roy
Photo: Pedro Ruiz Le Devoir La présidente de l’Union des municipalités, Suzanne Roy

Les municipalités québécoises espèrent que le budget Leitão déposé ce jeudi et celui du gouvernement fédéral la semaine prochaine prévoiront des investissements pour les villes. En entrevue au Devoir, la présidente de l’Union des municipalités du Québec (UMQ) et mairesse de Sainte-Julie, Suzanne Roy, dit aussi miser sur un nouveau partage des coûts en matière d’infrastructures afin de hausser la part assumée du gouvernement fédéral pour réduire d’autant celle des villes.

À l’heure actuelle, les programmes d’infrastructures tripartites prévoient généralement un partage égal entre les trois ordres de gouvernement. Comme bien d’autres maires au pays, Suzanne Roy croit que le temps est venu de revoir cette formule de manière à ce que le gouvernement fédéral assume 50 % de la facture, contre 33 % pour le Québec et 17 % pour les municipalités.

La question avait été abordée en février dernier, lors du Caucus des maires des grandes villes de la Fédération canadienne des municipalités (FCM) par le ministre fédéral de l’Infrastructure, Amarjeet Sohi. « Le ministre Sohi […] avait une oreille attentive à cette demande », rappelle Mme Roy.

L’UMQ estime que la demande est légitime, d’autant que le premier ministre Justin Trudeau a promis qu’un gouvernement libéral injecterait 60 milliards de plus dans les infrastructures en 10 ans.

Les gouvernements fédéral et provincial bénéficient d’un retour d’impôt et de taxes pour chaque dollar qu’ils investissent, soit 30 ¢ pour Ottawa et 26 ¢ pour Québec, alors que les villes, elles, héritent de frais supplémentaires, souligne Suzanne Roy.

L’UMQ espère aussi que le budget Leitão comportera des investissements en matière de transport collectif, de décontamination des terrains, d’habitation, ainsi que des mesures pour la Route verte.

Gaz à effet de serre

Au-delà du dépôt des budgets, l’UMQ espère régler bientôt avec Québec plusieurs dossiers municipaux, dont celui des relations de travail, avec le dépôt d’un projet de loi au printemps qui permettra aux villes de décréter les conditions de travail de leurs employés, un dossier qui fait fulminer les syndicats. À ce sujet, Suzanne Roy tente de calmer le jeu. « Dans les faits, l’objectif n’est pas de décréter les conditions de travail, mais d’avoir un outil de plus. Il se fait beaucoup de démagogie, dit-elle. Je suis convaincue que ce sera une minorité de cas, une exception même, qui vont se rendre jusqu’au processus de décret des conditions de travail. »

L’UMQ compte aussi sur les gouvernements supérieurs pour réaliser des avancées en matière de transports collectifs. « Je pense que 50 % des efforts à faire pour atteindre [les objectifs de réduction des gaz à effet de serre] vont se faire dans les villes. Il faut que les villes aient les infrastructures pour y arriver », avance Mme Roy.

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