Herbe à poux - Le plan de Valleyfield s'avère efficace

Un plan d'attaque triennal contre l'herbe à poux, responsable de l'épidémie annuelle de rhinite allergique, a permis à la ville de Salaberry-de-Valleyfield de réduire de quatre fois la concentration de ce contaminant atmosphérique, par rapport à une ville-témoin.

Selon le résumé de cette étude, réalisée par les services de santé de la Montérégie, «Le Projet herbe à poux 2007-2010 a été une réussite. À Salaberry-de-Valleyfield, la qualité de l'air s'est améliorée et les personnes allergiques ont rapporté des symptômes d'allergie moins importants et une amélioration de leur qualité de vie.»

À partir des questionnaires remplis par les personnes allergiques, les chercheurs constatent que «les résultats des premières analyses statistiques montrent une diminution de la gravité de certains symptômes chez les citoyens allergiques [...] et une tendance générale suggérant une amélioration de la qualité de vie. Les symptômes nasaux et oculaires sont moins importants à la fin de l'étude en 2010 qu'avant l'application du plan d'actions concertées en 2007.» Et, surtout, ces symptômes sont nettement réduits par rapport à ceux relevés dans la ville-témoin.

Le projet d'éradication de l'herbe à poux dans cette ville a mobilisé plus de 410 acteurs locaux agricoles, industriels, institutionnels, commerciaux, municipaux et gouvernementaux, y compris le ministère des Transports et Hydro-Québec, deux des principaux propriétaires des pépinières d'herbe à poux au Québec.

Les analyses réalisées à Valleyfield, à partir des 30 capteurs répartis sur ce territoire, indiquent que les concentrations de pollen allergène, mesurées dans les secteurs résidentiels, sont quatre fois moindres à Valleyfield que dans la ville-témoin. Les concentrations étaient aussi deux fois moindres dans le milieu industriel et les espaces verts publics et privés de Valleyfield. Dans les deux villes étudiées, les plus fortes concentrations se retrouvaient sur les terrains en construction et dans les lieux d'élimination des neiges usées, dont la présence dans les municipalités est exigée par le ministère du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs.

Selon le Dr Louis Drouin, le responsable du secteur environnement et santé au Département de santé communautaire de Montréal, cette étude est la deuxième à démontrer la fausseté de la défense présentée par Montréal dans le cadre du recours collectif intentée par des citoyens mécontents de l'application du règlement anti-herbe à poux sur son territoire. Montréal prétendait que, le pollen étant capable de voyager sur des kilomètres, elle ne pouvait contrôler le problème sur son territoire. Mais, en réalité, les graines, elles, ne voyagent pas très loin, ce qui va de pair avec les études qui indiquent un lien entre l'abondance de l'herbe à poux et les problèmes de santé.

Le Dr Drouin indique d'autre part que des chercheurs du ministère fédéral de l'Agriculture ont démontré que deux coupes annuelles, en juillet et en août, peuvent diminuer de 90 % les concentrations de pollen allergène.

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