Québec - À défaut de faire élire un maire, l'opposition veut ravir la majorité des sièges de conseillers

Régis Labeaume
Photo: Clément Allard Régis Labeaume

Québec — Après avoir vu des aspirants maires se présenter sans conseillers, la population de la capitale se fait désormais offrir le contraire alors que le principal parti d'opposition à la ville n'a que des aspirants conseillers à présenter aux prochaines élections.

Nommée in extremis pour succéder au chef Alain Loubier, la nouvelle chef intérimaire du Renouveau municipal de Québec (RMQ), Anne Beaulieu, ne briguera pas le poste de maire et se contentera d'être candidate dans le district qu'elle représente depuis 2005.

«À défaut de pouvoir contrer Régis Labeaume», il est important de «l'encadrer», a-t-elle fait valoir hier lors d'un point de presse à l'hôtel de ville. «C'est d'autant plus important qu'il existe une unanimité malsaine qui semble se dessiner dans la course à la mairie.»

Devant la popularité incontestable du maire sortant, le débat préélectoral s'est concentré, ces dernières semaines, sur la pertinence d'avoir une opposition au conseil municipal. Résolu à obtenir une majorité, le maire Labeaume martèle qu'il n'a pas besoin d'une opposition et que les conseillers élus sous la bannière de l'Équipe Labeaume lui serviraient de critiques.

Or, pour Mme Beaulieu, cela est difficile à croire. «Je convierais les journalistes qui assistent au conseil de ville à regarder les réactions de M. Labeaume lorsque des membres de son entourage ont des propos qui vont à l'encontre de ce que lui-même pense. Le non-verbal, les gestes parlent d'eux-mêmes.»

Paradoxalement, la nouvelle chef du RMQ espère toujours avoir un candidat ou une candidate au poste de maire. «La porte est ouverte», a-t-elle déclaré à ce propos, en soulignant que beaucoup de choses pouvaient se produire d'ici au scrutin du 1er novembre.

Mme Beaulieu assure par ailleurs qu'elle n'a pas écarté la course à la mairie pour conserver son poste de conseillère. L'introduction d'un système de colistier qui permet au candidat défait à la mairie de rester au conseil municipal, ne constitue pas selon elle une nécessité. «Même avec un système de colistier, [la mairie] n'aurait pas été mon choix cette année.»

Onzième défection au RMQ

Cinquième dirigeante du RMQ en quatre ans, cette dernière fait face à un parti pour le moins divisé. Hier, André Demers, un énième conseiller du parti, a annoncé qu'il se présenterait aux élections comme indépendant. Avec cette nouvelle défection, il ne reste plus que onze conseillers du RMQ sur les 24 élus en 2005.

Pour l'instant, le maire Régis Labeaume n'a qu'un seul opposant officiel en la personne du candidat du Défi Vert, Yonnel Bonaventure qui, de son propre aveu, ne brigue pas sérieusement la tête de la Ville.

L'animateur de radio Jeff Fillion a déclaré qu'il pourrait aussi se présenter, non pas pour battre M. Labeaume auquel il est favorable, mais bien pour s'assurer qu'il y ait une course digne de ce nom. Lors de l'élection de 2007, après le décès d'Andrée Boucher, pas moins de 15 personnes étaient candidates au poste de maire.

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