Favoritisme à la SHDM - Gérald Tremblay blâme ses adversaires

Le maire de Montréal, Gérald Tremblay, défend l'intégrité de son administration et impute à ses adversaires politiques, plus particulièrement à Benoit Labonté, les rumeurs voulant que l'attribution de certains contrats par la Société d'habitation et de développement de Montréal (SHDM) ait donné lieu à du favoritisme et à des manoeuvres douteuses.
Lors d'une conférence de presse d'une durée d'une heure et demie hier, le maire a eu fort à faire pour convaincre les représentants des médias que son administration n'avait en aucun temps perdu le contrôle sur la SHDM, un organisme sans but lucratif né en janvier 2007, à la suite de la fusion de deux sociétés municipales et, par là, publiques.À la suite d'une enquête interne et d'informations rendues publiques, le directeur général de la SHDM, Martial Fillion, a été suspendu avec solde, à la mi-octobre. Une enquête externe sur ses agissements dans le dossier de construction du projet Faubourg Contrecoeur a été enclenchée. Les résultats sont attendus dans les prochains jours.
M. Fillion avait attribué ce contrat à Construction Frank Catania, une entreprise qui a reçu environ 95,7 millions de dollars en contrats municipaux montréalais depuis 2002.
Le maire Tremblay a en outre dit avoir l'intention de proposer au conseil municipal, lundi prochain, de confier au vérificateur général de la Ville de Montréal le soin de scruter l'ensemble de l'attribution des contrats par la SHDM depuis janvier 2007.
Dans l'attente des résultats, M. Tremblay demande aux journalistes et aux citoyens de suspendre leur jugement. «Attendons la vérification de KPMG et ensuite nous pourrons porter un jugement critique et, si jamais, pour une raison ou une autre, il y a eu des irrégularités, on va les corriger», a-t-il suggéré.
Il a imputé à Benoit Labonté, chef de Vision Montréal, et à Richard Bergeron, chef de Projet Montréal, «la campagne de salissage» qui a cours, à un an des élections municipales.
«Le but de l'exercice est d'arrêter les insinuations, les demi-vérités, les faussetés véhiculées sur la place publique. On parle de l'intégrité de la Ville de Montréal, de ma formation politique», a-t-il dit.
«Ne pensez pas que nous sommes complices d'un mensonge. Si vous avez de l'information, on va rétablir les faits. On va prendre les faits que vous avez et on va les concilier. Il n'y a pas de complot ici pour ne pas vous donner la bonne information», a-t-il ajouté à la suite d'un échange corsé entre un journaliste et le vice-président exécutif Sammy Forcillo sur le montant de l'évaluation municipale du site Contrecoeur, où le montant du premier était supérieur de 8,2 millions à celui du second.
Quant à Frank Zampino, qui, à la surprise générale, a démissionné de son poste de président du comité exécutif en mai dernier, le maire Tremblay a reconnu lui avoir posé des questions récemment.
«Je voulais mieux comprendre la Société d'habitation et de développement de Montréal. C'était sa responsabilité. J'ai eu des réponses à toutes mes questions. Je n'avais pas besoin de lui demander des documents compte tenu de la nature des questions que je lui posais. Les documents sont à la disposition de la Ville de Montréal», a fait valoir M. Tremblay.
L'adversaire politique du maire, Benoit Labonté, a annulé la conférence de presse qu'il devait tenir en mi-journée.