Recyclage - Le nouveau bac change d'allure

Le nouveau bac de recyclage qu'utiliseront les Montréalais à compter de 2009 ne sera pas fait de toile, mais d'un treillis de plastique perforé. Le designer industriel Claude Mauffette a dû modifier son concept présenté en janvier dernier afin de remédier au problème du vent qui risquait d'emporter les «bacs-sacs» trop légers lorsque vidés de leur contenu. Ce changement retardera de quelques mois l'essai du produit, qui était prévu pour l'été.

Trois bureaux de design avaient présenté des propositions à la Ville de Montréal dans le cadre d'un concours pour la conception d'un nouveau bac de recyclage. C'est le sac souple de Claude Mauffette qui avait été retenu.

Lors d'une conférence de presse en janvier, la Ville avait rendu publiques les premières esquisses du concept choisi. Constitué d'une toile polyéthylène souple, ce contenant était doté d'un dispositif de fermeture et pouvait se transporter d'une main, comme une valise. Plus léger que le bac vert conventionnel et offrant un plus grande capacité, le sac de toile se voulait mieux adapté aux logements montréalais.

Mais il est rapidement devenu évident qu'une fois vidés de leur contenu après la collecte, les sacs abandonnés sur le trottoir risquaient de parcourir de grandes distances au gré du vent. «Ce qui apparaissait comme une extraordinaire qualité est devenu un effroyable défaut parce que la toile faisait comme une voilure et la prise au vent était importante. Ça nous a plongés dans une réflexion assez profonde», relate Claude Mauffette.

Tout en conservant l'esprit et la géométrie du produit initial, le designer et son collègue Colin Côté ont remplacé la toile par une feuille de plastique perforée de trous d'environ 1,3 cm par 2,5 cm, ce qui fait en sorte que le vent aura très peu d'emprise sur les sacs. «Pour déterminer la taille des trous, on a identifié le plus petit objet susceptible d'être recyclé, soit un capuchon de tube de dentifrice», explique M. Mauffette.

Le nouveau contenant pèse 1,3 kg, comparativement à 3 kg pour le bac de 64 litres utilisé à l'heure actuelle. Sa capacité est évaluée à 70 litres et ne sera pas augmentée, croit M. Mauffette. «Si on offre une capacité supérieure, la nature humaine fait en sorte que les gens auront tendance à remplir les contenants au-delà de leur capacité. Personne ne sera capable de le lever de terre. Les poignées ne seront pas assez fortes et les pentures vont lâcher», dit-il.

La couleur n'a pas encore été déterminée. «On aimerait que la Ville innove encore une fois avec une couleur un peu inusitée», ajoute M. Mauffette qui suggère... l'orange.

Un premier prototype a été remis à la Ville de Montréal la semaine dernière et le comité exécutif devrait donner son feu vert d'ici la fin de l'été, vraisemblablement au mois d'août.

La modification apportée au concept rend nécessaire la fabrication de moules, ce qui retardera de quelques mois la mise à l'essai du produit. Ce n'est donc qu'en novembre ou en décembre qu'il sera testé par un échantillon de quelques milliers de Montréalais. L'utilisation à grande échelle du nouveau sac est donc prévue pour le printemps 2009.

Montréal a breveté le concept qui pourrait intéresser d'autres municipalités. La Ville de Québec, qui a participé au processus d'élaboration du sac, envisage de l'adopter pour les secteurs où le bac sur roulettes de 360 litres ne convient pas.

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