Arrondissement Ville-Marie - L'opération propreté rapporte un million
La première année d'application de son règlement sur la propreté a permis à l'arrondissement de Ville-Marie de franchir le cap du million de dollars en revenus de constats d'infraction. Mais de nombreux contrevenants rechignent à payer leurs amendes. Des 2742 constats émis au cours des douze derniers mois, 600 ont fait l'objet d'une contestation.
Au palmarès des infractions les plus fréquentes figurent le dépôt des bacs de recyclage et celui des ordures en dehors des heures autorisées, avec respectivement 1006 et 611 constats émis. Quelque 220 contraventions ont été remises aux propriétaires de commerces et d'entreprises ayant omis d'installer un cendrier devant leur établissement.Le maire de l'arrondissement de Ville-Marie, Benoit Labonté, estime que l'application du nouveau règlement a eu un effet tangible sur la propreté du centre-ville. Les amendes élevées, qui varient de 100 à 1500 $ selon le type d'infraction, ont également influencé les comportements, selon lui.
Il demeure toutefois difficile pour l'arrondissement de récolter les revenus de contraventions. Sur le 1,079 million de dollars générés par les constats d'infraction, seuls 300 000 $ ont été versés à l'arrondissement jusqu'à maintenant. Environ un constat sur quatre a été contesté en cour municipale. M. Labonté a par ailleurs indiqué qu'à ce jour, l'arrondissement avait perdu six des 71 causes jugés par le tribunal, non pas sur le fond du règlement, mais à cause des éléments de preuves présentés en cour.
Pour la prochaine année, l'arrondissement entend s'attaquer aux mégots et aux gommes qui jonchent les rues et les trottoirs. «C'est un fléau majeur au centre-ville. On estime — et les chiffres sont très conservateurs — qu'il y a environ trois millions de mégots par semaine qui sont jetés par terre au centre-ville», a indiqué M. Labonté.
La réglementation prévoit des amendes de 125 $ pour ce type d'infraction, mais les inspecteurs municipaux ne sont pas habilités à émettre de tels constats, puisqu'ils ne peuvent forcer un individu à s'identifier, seuls les policiers pouvant le faire. Ainsi, seulement 16 constats ont été émis au cours de la dernière année pour cette infraction. «Les policiers étant occupés à d'autres types d'activités, il n'y a pas eu autant de constats que d'infractions réelles commises à cet égard, a reconnu M. Labonté. De là l'importance de miser cette année sur la sensibilisation et mobilisation.»
Pour rappeler à l'ordre les fumeurs et les amateurs de gomme, des messages au pochoir ont été appliqués sur les trottoirs à plus de 200 endroits. «Les mégots et les gommes, c'est assez!», peut-on lire ici et là au centre-ville.
Afin d'être dans le vent, l'arrondissement a également eu recours aux nouveaux médias pour diffuser son message. De courts films réalisés par de jeunes vidéastes sur le thème de la campagne ont été mis en ligne sur le site Internet de YouTube et la cause fait aussi l'objet d'échanges sur le site de Facebook.
Les revenus que rapporte l'application du règlement seront versés dans le fonds d'embellissement de l'arrondissement. La propreté et l'entretien du domaine public représentent 40 % du budget global de l'arrondissement, soit 30 millions de dollars.