Gaz Métro a débuté hier après-midi ses travaux d'excavation sur le boulevard Saint-Laurent pour réparer ou remplacer 43 branchements défectueux. Mais avant de scier trottoirs et chaussée, Gaz Métro a fait un grand mea culpa officiel pour son manque de coordination et annoncer que l'entreprise apportera son soutien aux commerçants afin de redynamiser la Main.

Après une semaine de hauts cris par les commerçants et de critiques virulentes, notamment de la part de la mairesse de l'arrondissement du Plateau Mont-Royal, Gaz Métro avait décidé de rencontrer la presse hier afin de faire le point sur la controverse. La compagnie de gaz naturel a annoncé il y a une dizaine de jours qu'elle devait de nouveau éventrer le boulevard Saint-Laurent, alors que le chantier de réfection tire à sa fin.

«C'est notre erreur de coordination. [...] Oui, nous aurions pu être présents à l'été 2007», a reconnu d'emblée Martin Imbleau, vice-président Exploitation chez Gaz Métro.

Selon M. Imbleau, «les travaux seront circonscrits et les impacts limités». «Nos travaux ne retarderont pas la fin du chantier du boulevard Saint-Laurent. À l'intérieur d'un délai de quatre semaines, donc d'ici le 15 mai, les travaux de Gaz Métro seront terminés», a-t-il assuré.

Si M. Imbleau a dit comprendre la frustration des commerçants qui voient le boulevard Saint-Laurent sens dessus dessous depuis 15 mois, il a surtout tenté de ramener le calme en se présentant comme un futur partenaire d'affaires du boulevard Saint-Laurent. Quelle sera la nature de ce soutien? Rien n'est arrêté pour l'instant, mais les attentes sont grandes du côté de l'association des marchands.

«On pense à un engagement à long terme pour aider le boulevard Saint-Laurent à se remettre de ce traumatisme. Gaz Métro n'est pas le seul à avoir provoqué ce traumatisme. [...] Tout le monde devrait leur emboîter le pas», a affirmé Sandra Fénelon, directrice générale de la Société de développement du boulevard Saint-Laurent.

En décembre dernier, devant l'ampleur des répercussions négatives que les travaux en cours avaient provoquées, la Ville de Montréal a versé 40 000 $ à la Société pour faire de la promotion. «Avec ce qui se passe en ce moment, c'est comme si on avait jeté les 40 000 $ à la poubelle», a souligné Mme Fénelon.

Cette dernière est loin d'être rassurée pour la suite des choses et croit que la Ville doit être impliquée dans cet effort pour stimuler l'activité économique de Saint-Laurent. L'intervention de Gaz Métro a été la goutte qui a fait déborder le vase. Déjà, le chantier avait eu un effet sur l'achalandage des commerces du boulevard entre les rues Sherbrooke et Mont-Royal, a indiqué Mme Fénelon.

Chez Gaz Métro, on affirmait hier avoir «beaucoup appris» de ce dossier, qui n'est pourtant qu'une intervention parmi les 1000 effectuées chaque année à Montréal. Martin Imbleau a promis de revoir le système de planification et de coordination. «On peut comprendre que les gens soient un peu à fleur de peau. On aurait préféré que ça se passe autrement», a répété M. Imbleau.